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Comités de Retour d’Expérience (CREX) et Revues de Mortalité-Morbidité (RMM)

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Les Comités de Retour d’Expérience (CREX)

Les comités de retour d’expérience (CREX) et les revues de mortalité et de morbidité (RMM) sont deux méthodes permettant de gérer la sécurité des patients dans les équipes soignantes a posteriori.

Les comités de retour d’expérience sont des démarches d’analyse collective a posteriori ayant pour objectif de s’interroger en équipe sur les pratiques professionnelles et l’organisation pour améliorer la sécurité des patients et prévenir les risques.

Définition

Le CREX est une démarche collective, organisée, rétrospective et systémique de recueil et d’analyse des dysfonctionnements et défaillances survenus lors de la prise en charge d’un patient. Il consiste à analyser le presque accident ou l’événement indésirable lié aux soins (EIAS) pour définir les actions correctives et améliorer la qualité des soins.

Principes

La démarche vise une culture de sécurité et répond à une procédure écrite, diffusée à tous les professionnels concernés qui décrit l’organisation mise en place ainsi que les modalités d’engagement et de participation des professionnels. Selon les établissements de santé, le CREX se fait à l’initiative d’une équipe de professionnels guidé par le gestionnaire des risques ou le référent CREX désigné par l’établissement. Son positionnement doit être reconnu par le groupe. L’engagement et l’adhésion des acteurs aux principes du CREX doivent être obtenus. L’organisation d’un CREX se traduit par des réunions qui se tiennent habituellement tous les trimestres. Le gestionnaire des risques ou le référent CREX est la personne qui déclenche les réunions en collaboration avec la cellule qualité et les responsables de pôles. La fréquence des CREX est définie dans une charte ou procédure CREX qui définit les règles de bonnes conduites et spécifiant l’absence de sanction des déclarants. La confidentialité des échanges est assurée ainsi que le secret professionnel : les documents relatifs à un CREX (comptes rendus, bilan d’activité) ne comportent aucune information permettant d’identifier directement ou indirectement les professionnels concernés, patients si concernés et sont archivés avec les autres documents qualité du secteur d’activité.

Méthodologie

  • Avant la tenue de la première session de réunion : recueil des FEI, sélection des EIAS, dysfonctionnement réel ou potentiel ayant causé un dommage ou qui aurait pu causer un dommage au patient, et documentation des cas, accord des professionnels concernés ; recherche des références (scientifiques, réglementaires, éthiques, organisationnelles) pertinentes ; répartition des tâches au sein de l’équipe ; invitation des professionnels intéressés et particulièrement à chaque membre concerné par le thème et ordre du jour.

  • Pendant la première session de réunion : un secrétaire de séance est désigné. Les EIAS ou presque accidents sont tous présentés à l’assemblée. En fonction de leur criticité, un EIAS sera choisi collégialement. Une équipe sera désignée pour enquêter sur l’EIAS sélectionné.

  • Après la première session de réunion : l’équipe désignée va mener l’enquête en trois étapes qui va permettre de comprendre la survenue de l’EIAS ou presque accident selon la méthode en vigueur dans l’établissement :
    • Étape 1 : que s’est-il passé ? Audition des acteurs et témoins de l’EIAS : reconstitution chronologique des faits, complète, précise et non interprétative.
    • Étape 2 : comment est-ce arrivé ? Recherche et identification des causes immédiates (problèmes de soins, dysfonctionnements et défaillances)
    • Étape 3 : pourquoi est-ce arrivé ? Approche systémique. Cette étape se décompose en deux temps : recherche et identification des causes profondes (ou latentes) et des facteurs contributifs (grille ALARM). Il s’agit, pour chaque écart identifié à l’étape précédente, de rechercher les facteurs favorisants ou contributifs à l’événement, qu’ils soient institutionnels, organisationnels, liés à l’environnement de travail, au fonctionnement de l’équipe, aux procédures opérationnelles, aux individus, ou au patient ; recherche et identification des barrières, c’est-à-dire des éléments (physiques, organisationnels) qui ont ou qui auraient pu prévenir, récupérer ou atténuer l’évolution de l’événement indésirable. Choix de l'EI qui sera traité lors de la prochaine réunion. 

  • Seconde session de réunion en 3 temps :
      • Étape 1 : Restitution de l’analyse de l’EIAS ou du presque événement selon une méthode définie en présence des professionnels impliqués ;
      • Étape 2 : synthèse et propositions d’actions correctives ;
      • Étape 3 : Validation des actions correctives et mise en place du suivi des actions à mettre en œuvre par rapport à l’EIAS.
  • Après la réunion : rédaction du compte-rendu avec liste des personnes présentes dans le respect de l’anonymat (seul le nom de l’analyste est cité ; les autres intervenants impliqués ne le sont que par leurs fonction, métier ou état). Rédaction du plan d’actions correctives à mettre en œuvre ; communication et suivi du plan d’actions et archivage du dossier par la suite.

Chaque réunion de CREX permet, dans un premier temps, de présenter l’analyse de l’EIAS choisi à la précédente réunion avec son plan d’actions correctives ; et de choisir un autre EIAS ou presque événement à analyser pour la prochaine réunion à partir du registre de recueil.

Un bilan annuel fait état des différents événements analysés et les plans d’actions menés.

Les Revues de Mortalité-Morbidité (RMM)

La revue de mortalité et de morbidité est une méthode de gestion des risques a posteriori. Elle permet aussi de réaliser une action d'évaluation et d'amélioration des pratiques.

Définition

Une revue de mortalité et de morbidité (RMM) est une analyse collective, rétrospective et systémique de cas marqués par la survenue d’un événement indésirable associé aux soins (décès, complication, mais aussi tout événement indésirable qui aurait pu causer un dommage au patient), qui a pour objectif la mise en œuvre et le suivi d’actions pour améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients.

Principes

Les Revues de Mortalité et de Morbidité (RMM) peuvent être organisées à l’initiative d’une structure (établissement, maison médicale, centre de santé, etc.) ou d’une équipe de professionnels, y compris dans le cadre de programmes intégrés de gestion des risques encadrés par un organisme externe, garant de la méthode. L’engagement et l’adhésion des acteurs aux principes de la RMM doivent être obtenus. L’organisation d’une RMM se traduit par des réunions qui se tiennent régulièrement tout au long de l’année afin d’assurer la pérennité de la démarche. La désignation d’un responsable de l’organisation de la RMM doit être actée. Leur fréquence est définie dans une charte ou procédure RMM. La confidentialité est assurée : les documents relatifs à une RMM (comptes rendus, bilan d’activité) ne comportent aucune information permettant d’identifier directement ou indirectement le patient et les professionnels concernés et sont archivés avec les autres documents qualité du secteur d’activité.

Méthodologie

  • Avant la tenue de la réunion : recueil, sélection, et documentation des cas, accord des professionnels concernés ; recherche des références (scientifiques, réglementaires, éthiques, organisationnelles) pertinentes ; répartition des tâches au sein de l’équipe ; invitation des professionnels et ordre du jour.

  • Pendant la réunion : un secrétaire de séance est désigné. Le cas sélectionné fait l’objet d’une démarche en équipe et structurée en quatre étapes qui va permettre d’évaluer les pratiques professionnelles réalisées.
    • Étape 1 : que s’est-il passé ? Présentation anonyme du cas et reconstitution chronologique des faits, complète, précise et non interprétative.
    • Étape 2 : comment est-ce arrivé ? Recherche et identification des causes immédiates (problèmes de soins, dysfonctionnements et défaillances).
    • Étape 3 : pourquoi est-ce arrivé (approche systémique) ? Cette étape se décompose en deux temps : recherche et identification des causes profondes (ou latentes) et des facteurs contributifs (grille ALARM). Il s’agit, pour chaque problème de soin identifié à l’étape précédente, de rechercher les facteurs favorisants ou contributifs à l’événement, qu’ils soient institutionnels, organisationnels, liés à l’environnement de travail, au fonctionnement de l’équipe, aux procédures opérationnelles, aux individus, ou au patient.; recherche et identification des barrières, c’est-à-dire des éléments (physiques, organisationnels) qui ont ou qui auraient pu prévenir, récupérer ou atténuer l’évolution de l’événement indésirable.
    • Étape 4 : qu’avons-nous appris ? Quelles actions mettre en œuvre ? Synthèse et proposition d’un plan d’actions d’amélioration de la qualité et de la sécurité. Le partage entre professionnels des enseignements retirés est réalisé et le suivi des actions à mettre en œuvre est organisé.

  • Après la réunion : rédaction du compte-rendu avec liste des personnes présentes et plan d’actions correctives à mettre en œuvre ; communication et le suivi du plan d’actions.


Un bilan annuel d’activité de la RMM sera réalisé avec le nombre de réunions RMM dans l’année, le nombre de cas analysés et le nombre de cas ayant donné lieu à des actions d’amélioration, la liste des actions d’amélioration mises en œuvre accompagnée de leur fiche de suivi.

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