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Distance et proximité dans la relation soignant-soigné

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Distance et proximité dans la relation soignant-soigné (Partie 1)

Avant-propos

Dans les métiers du soin, les professionnels de santé sont confrontés à des situations émotionnelles où la maladie, la souffrance et la mort sont des événements récurrents. Ajouter à cela des situations de patients complexes pour lesquelles la prise en charge relationnelle ne peut pas être standardisée.

La relation avec le patient suppose, de la part du soignant, une attitude professionnelle qui s’appuie sur la relation d’aide, l’empathie, l’authenticité, le non-jugement...Tous ces concepts nécessitent, de la part du soignant, une distance professionnelle.

Distance professionnelle et proxémie

  • Définition de la distance professionnelle

Le dictionnaire Larousse définit le mot « distance » comme « L’intervalle, espace q ui sépare deux ou plusieurs personnes » ; le mot « professionnel » signifie une personne « qui exerce une activité de manière très compétente ». La distance professionnelle signifie donc : être séparé du patient par un espace plus ou moins important tout en exerçant son métier de manière très compétente.

  • Définition de la proxémie

Edward T. HALL, anthropologue américain, définit la proxémie comme la distance physique à maintenir entre le soignant et autrui selon le type de relation à établir avec lui.

  • Formes de distance

Edward T. HALL propose une description des distances selon 4 catégories :

  • La distance intime :
    • La distance intime, privée de 0 à 15 cm : le contact est charnel (peau à peau) ;
    • La distance intime de mode éloigné (15 à 40 cm) : les corps sont assez proches pour se toucher avec un échange sensoriel élevé ;
  • La distance personnelle :
    • La distance personnelle de 45 à 75 cm : distance minimum acceptable par chaque individu, utilisée dans les conversations de personne à personne ;
    • La distance personnelle, mode lointain (75 à 125 cm) : distance des relations professionnelles ;
  • La distance sociale :
    • La distance sociale de 1,20 à 2,10 m : aucun contact n’est possible ;
    • La distance sociale, mode lointain (2,10 à 3,60 m) : distance de recul, d’observation ;
  • La distance publique :
    • La distance publique de 3,60 à 7,50 m : distance qui concerne plus le groupe que l’individu ;
    • La distance publique, mode lointain (7,50 m et plus) : distance des personnalités officielles.


La distance ou proxémie va être influencée par différents paramètres tels que l’éducation, la culture et les problèmes de santé du patient.

Distance et proximité dans la relation soignant-soigné (Partie 2)

Attitudes soignantes

En reprenant ces différentes distances définies par Edward T. HALL, le soignant se retrouve, en fonction de chaque situation, dans une distance qui peut aller de la distance privée (lors des soins corporels) à la distance personnelle mode lointain (lors des entretiens).

De ce fait, la distance professionnelle évolue avec la relation du moment ou de la situation : elle est donc changeante et malléable avec un « va et vient » que le soignant devra effectuer.

Ces attitudes de distanciation doivent également s’accompagner de règles de politesse envers le patient : l’emploi du vouvoiement, désignation du patient par son nom, la poignée de main pour le saluer... Ces gestes vont entretenir la relation professionnelle et le respect du patient.

Parfois, le soignant va mettre en place des comportements instinctifs ou inconscients, c’est-à-dire des mécanismes de défense pour se protéger de ce contact proche du patient. En effet, le soignant, tout comme le patient, a une histoire, des croyances, une culture, une personnalité... qui vont également déterminer ses attitudes :

  • La banalisation : le soignant va se concentrer seulement sur une partie du problème du patient en occultant l’aspect psychique par exemple.

  • Le mensonge : le soignant va consciemment détourner la vérité par une fausse information. C’est l’attitude la plus dommageable pour le patient. Par exemple, le soignant va désigner un cancer du sein par un « kyste ».

  • L’esquive : le soignant a conscience de la gravité de la situation. Pour échapper à cette forte angoisse, il va fuir car il se sent impuissant face à la souffrance du patient. Par exemple, la patiente demande si elle va avoir une mammectomie, le soignant va répondre qu’aujourd’hui, les praticiens réalisent de jolies poses de prothèses mammaires.

  • La fausse réassurance : le soignant sait que le pronostic est grave avec une espérance de vie courte. Toutefois, il ne va pas le dire ouvertement au patient. Par exemple, le patient demande s’il pourra fêter Noël avec ses enfants. Le soignant lui répond qu’il va frapper fort avec cette nouvelle cure de chimiothérapie.

  • La rationalisation : le soignant se cache dans son jargon médical pour ne pas inquiéter le patient et ne pas devoir expliciter davantage le diagnostic ou la maladie. Par exemple, le patient atteint de SLA, demande l’origine de cette maladie ; le soignant va réciter que la SLA est une dégénérescence des motoneurones...

  • L’évitement : le soignant ne s’adresse pas directement au patient. Il va parler à l’accompagnant ou à un autre soignant présent dans la pièce. Par exemple, l’infirmier rentre dans la chambre du patient, il s’adresse directement au conjoint en parlant du patient...

  • La dérision : le soignant va banaliser la souffrance du patient. Par exemple, un patient qui se plaint de douleurs dorsales, le soignant lui répond qu’il y a des maladies plus graves que cela !

  • L’identification projective : est le contraire de la banalisation. Le soignant se met à la place du patient en suggérant ce qui est le mieux et le plus adapté pour lui avec une attitude dominatrice.

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