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Hémovigilance

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Définitions

Produits sanguins labiles

Les produits sanguins labiles (PSL) sont des produits issus du sang d’un donneur, destinés à être transfusés à un patient dit « receveur ». Il s’agit notamment de concentrés de globules rouges (CGR), concentrés de plaquettes (CP) et du plasma frais congelé (PFC).

Produits autologues et homologues

Les produits autologues sont destinés au donneur lui-même et les produits homologues sont destinés à une autre personne que le donneur.

Hémovigilance

L’hémovigilance s’applique aux produits sanguins labiles (PSL).

L’hémovigilance a pour objet l’ensemble des procédures de surveillance, d’enquêtes, d’évaluation et de prévention des incidents et effets indésirables survenant chez les donneurs ou les receveurs des produits sanguins labiles (PSL). Elle porte sur l’ensemble de la chaîne transfusionnelle, de la collecte des produits sanguins labiles jusqu’au suivi des receveurs.

L’hémovigilance comprend également le suivi épidémiologique des donneurs.

L’hémovigilance ne concerne pas les médicaments dérivés du sang tels que l’Albumine, le Fibrinogène, l’Immunoglobuline ou encore les Facteurs de coagulation qui eux rentrent dans le cadre de la pharmacovigilance.

Cadre réglementaire et organisation du dispositif

Cadre réglementaire de l’hémovigilance

L’hémovigilance a été créée en 1994 par le décret du 24 janvier 1994 relatif aux règles d'hémovigilance, modifié par le décret du 4 mars 1999 relatif à l'hémovigilance et modifiant le code de la santé publique. Suivront par la suite l’Ordonnance du 01 septembre 2005 relative aux établissements publics nationaux à caractère sanitaire et aux contentieux en matière de transfusion sanguine et le décret du 1er février 2006 relatif à l'Établissement français du sang et à l'hémovigilance et modifiant le code de la santé publique.

Organisation du dispositif d'hémovigilance au niveau national, régional et local

  • Organisation

Le dispositif d’hémovigilance s’organise entre 3 volets :

    • National avec l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) qui est chargée de mettre en œuvre l’hémovigilance ; L’EFS (Établissement français du sang) participe également au réseau. L’InVS (Institut de veille sanitaire) effectue la surveillance de l’état de santé de la population et le Ministère de la Santé.
    • Régional avec l’Agence Régionale de la Santé (ARS) et le coordonnateur régional de l’hémovigilance ;
    • Local avec les correspondants locaux d’Hémovigilance de l'Établissement Français du Sang (EFS).

Rôle des acteurs

  • Le coordonnateur régional d’hémovigilance et de Sécurité transfusionnelle (CRHST) :

Le coordonnateur régional d’hémovigilance et de Sécurité transfusionnelle est un praticien hospitalier, nommé et placé auprès du directeur général de l'ARS, après avis de l’ANSM (Agence nationale du Médicament). Ses missions sont de gérer des incidents transfusionnels (donneurs, receveurs, chaîne transfusionnelle, post-don) ; suivre les dépôts de sang (expertise technique, autorisations, inspections) ; animer le réseau régional d’hémovigilance : participation aux comités de sécurité transfusionnelle et d’hémovigilance (CSTH), respect des bonnes pratiques et des nouvelles réglementations en vigueur, formations et mener des enquêtes annuelles, et suivre les indicateurs d’hémovigilance.

  • Le correspondant en hémovigilance en établissements de santé

La désignation d’un correspondant d’hémovigilance est une obligation dès lors qu’un produit sanguin labile est transfusé dans un établissement de santé, qu’il soit public ou privé. Le correspondant en hémovigilance est un médecin nommé par le directeur de l’établissement de santé. Ses missions sont de veiller à la mise en œuvre des règles et des procédures d’hémovigilance ; recueillir et conserver les informations (traçabilité des produits sanguins labiles, signalements des dysfonctionnements et des effets indésirables survenant chez les receveurs…) et déclarer tout effet indésirable grave survenu chez un receveur, et les évènements indésirables de la chaîne transfusionnelle. 

  • Le correspondant d’hémovigilance en établissement de transfusion sanguine

Le correspondant d’hémovigilance en établissement de transfusion sanguine est un médecin ou un pharmacien qualifié et formé, nommé par le président de l’établissement français du sang sur proposition de son directeur de l’établissement. Ses missions sont de recueillir et conserver les informations (traçabilité des produits sanguins labiles, signalements des dysfonctionnements et des effets indésirables survenant chez des donneurs ou chez des receveurs …) ; déclarer tout effet indésirable grave survenu chez un donneur et tout effet indésirable survenu chez un receveur et informer les prescripteurs et les utilisateurs des établissements de santé sur l’usage des PSL délivrés par leur ETS référent.

  • Le comité de sécurité transfusionnelle et d'hémovigilance (CSTH)

Le comité de sécurité transfusionnelle et d'hémovigilance (CSTH) a été créé par le décret n° 2006-99 du 1 février 2006 relatif à l’Établissement Français du Sang et à l’hémovigilance et modifiant le code de la santé publique. C'est une sous-commission de la CME chargée de veiller, par délégation de la CME, à la mise en œuvre des règles et procédures d’hémovigilance. Il est notamment chargé, sous la coordination du Correspondant Hémovigilant des actions d’hémovigilance entreprises au sein d’un établissement de santé qu’il soit public ou privé.

Dispositif de déclaration d'incidents transfusionnels

La déclaration d’incidents transfusionnels se fait par tout professionnel de santé qui constate ou en a connaissance sans délai à l’EFS et, au plus tard, dans les 8 heures au centre d’hémovigilance.

Cadre réglementaire

Le Code de santé publique définit dans ses articles les 4 différents incidents transfusionnels à déclaration immédiate : l’incident grave → signalement sans délai au correspondant d'hémovigilance et de sécurité transfusionnelle de l'établissement où l'incident a eu lieu ou à celui de l'établissement dans lequel l'incident a été découvert (Article R.1221-49) ; l’effet indésirable grave survenu chez un donneur de sang  → signalement sans délai au correspondant d'hémovigilance et de sécurité transfusionnelle de l'établissement de transfusion sanguine dans lequel a été prélevé le produit (Article R.1221-49.1) ; l’effet indésirable survenu chez un receveur de produits sanguins labiles → signalement sans délai au correspondant d'hémovigilance et de sécurité transfusionnelle de l'établissement de santé dans lequel a été administré le produit ( Article R.1221-49.2) ; l’information post-don → signalement sans délai au correspondant d'hémovigilance et de sécurité transfusionnelle de l'établissement de transfusion sanguine où a été effectué le don de sang (Article R.1221-49.4).

Conduite à tenir par l’infirmier(e)

Après avoir appelé le médecin, le rôle de l’infirmier(e) est immédiat dans la prise en charge du patient en arrêtant la transfusion, en gardant la voie veineuse et en surveillant les constantes du patient (pouls, TA, Température, Saturation en 02, conscience et état général du patient). Les poches, tubulures clampées et la carte ultime sont conservées pour les envoyer à l’EFS. Il est recommandé de revérifier l’identité du patient et la concordance des documents : identité, groupe, N° de poche ; de refaire un contrôle ultime si c’est un CGR.

Conduite à tenir par le médecin

Le médecin responsable de la transfusion doit être au sein de l’enceinte de l’établissement de santé. Son rôle est d’abord clinique et thérapeutique en fonction de la situation. Après avoir contacté l’EFS, il procédera aux prescriptions du bilan d’évènement indésirable selon la procédure en vigueur dans l’établissement. Il confirmera l’envoi de la poche et carte de contrôle ultime à l’EFS.

Conduite à tenir par le correspondant d'hémovigilance et de sécurité transfusionnelle de l'établissement

Le correspondant d’hémovigilance et de sécurité transfusionnelle de l'établissement de santé ou de l'établissement de transfusion déclare à l'ANSM les incidents graves et les effets indésirables signalés par le professionnel de santé ; les informations post-don à la suite du signalement d'un professionnel de santé, d'un donneur ou d’une autre personne.

Fiche d’événements indésirables receveurs (EIR)

Un événement indésirable receveur est un effet indésirable survenu chez un receveur de produits sanguins labiles, lié ou susceptible d'être lié à l'administration d'un produit sanguin labile (Article R1221-23 du CSP). Une « fiche d’événement indésirable receveur » doit être complétée et envoyée sans délai et au plus tard dans les 48 heures ouvrables pour les fiches « signalées » d'effets indésirables tels que les EIR de grade >1, les IBTT (Infection bactérienne transmise par transfusion) et les accidents ABO quel que soit le grade. Dans un délai maximal de 15 jours ouvrables pour parachever les investigations pour tous les autres EIR.

  • Fiche d’incidents graves (IG)
    • Incident grave de la chaîne transfusionnelle (IG)

Un incident grave est un incident lié à une ou plusieurs étapes de la chaîne transfusionnelle susceptible d'affecter la sécurité ou la qualité des produits sanguins labiles et d'entraîner des effets indésirables. Cela peut concerner les étapes de prélèvements de sang, de qualification biologique du don, de préparation, conservation, transport, distribution /délivrance des PSL, réalisation des analyses pré-transfusionnelles, utilisation des PSL, retard ou absence de transfusion, dysfonctionnements associés aux systèmes d'information et à l'identification des patients (Article R1221-23 du CSP). 

    • Effet indésirable grave donneur (EIGD)

Il s’agit de toute information concernant le donneur ou le don, découverte après un don et susceptible de compromettre la qualité ou la sécurité des produits sanguins issus de ce don ou de dons antérieurs Cette déclaration peut aussi découler d’un signalement initial par le donneur. Toute information fournie après un don par un donneur, son entourage ou toute autre source fiable et susceptible de remettre en cause la sécurité des produits issus de ce don - (Article R1221-23 du CSP).

Pour ces deux types d’incidents graves, une fiche d’incidents graves doit être complétée et envoyée sans délai en cas de décès associé (receveur de produits sanguins labiles ou donneur de sang) ou de mise en jeu de la sécurité transfusionnelle ou de l’approvisionnement en PSL, ainsi que dans chaque cas où l’effet indésirable grave viendrait à être rendu public ou lorsque le correspondant d’hémovigilance de l’établissement déclarant le juge nécessaire. Un délai maximal de quinze jours est laissé pour parachever les investigations complémentaires.

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