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La relation d’aide : écoute, attitudes, techniques

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La relation d’aide : définition

Définition

Carl Rogers dit que « la relation d'aide (la relation thérapeutique) est une des formes de relation interpersonnelle ayant pour vocation de favoriser chez l'autre la croissance, la maturité, une plus grande capacité à affronter la vie, en mobilisant ses propres ressources. »

La relation d’aide est donc la capacité que peut exercer un professionnel à accompagner toute personne en difficultés pour mobiliser ses propres ressources afin de mieux vivre une situation donnée. Elle est un soin relationnel inscrit dans le rôle propre de l’infirmier(e). Elle implique un lien humain réel entre deux personnes (relation interpersonnelle). En effet, le soignant va rechercher la satisfaction de la personne soignée en favorisant l’expression du besoin d’aide sachant que cette personne est unique. Cette unicité mise en lumière par Carl Rogers affirme que « chaque individu détient au plus profond de lui sa propre vérité, sa vie et le tracé potentiel de son chemin, qu'aucune science du psychisme ne peut enfermer... Il peut accéder à ses ressources s'il se sent compris, accepté, non jugé ». Le professionnel devient le thérapeute pour faire révéler au patient son potentiel d’épanouissement qui a été affecté par les événements de la vie.

Objectifs de la relation d’aide

La relation vise 3 principaux objectifs :

  • Faciliter un soin auprès d’un patient.
  • Recueillir des données et informations du patient.
  • Contribuer à une démarche pédagogique et thérapeutique.

Types de relations

En fonction de la finalité de la relation, il y a différents types de relations :

  • Relation de civilité : imposée par le code culturel et de politesse. Dans une relation de soins, le soignant sera dans une posture de courtoisie, gentillesse avec présentation du soignant.
  • Relation de soins : mise en œuvre lors des soins avec le patient, et/ou l’entourage. Essentiellement, elle se concrétise dans l’apport d’informations au patient dans le cadre d’un soin technique.
  • Relation d’aide psychologique : mise en œuvre dans le cadre d’un accompagnement de patient confronté à une situation grave (annonce de maladie incurable, deuil, souffrance, maladie chronique, accident...).
  • Counselling : méthode de soutien d’origine anglo-saxonne fondée lors de l’apparition des patients atteints du SIDA. Cette relation est pratiquée le plus souvent par des psychologues, des médecins, des infirmières, dans le cadre de consultations spécialisées.
  • Relation thérapeutique : pratiquée sur les patients atteints de pathologies mentales et addictives. Elle se fait sur prescription médicale pour traiter le patient.
  • Relation éducative : dans les situations de pathologies chroniques. La relation mobilisera plusieurs approches : psychologique, cognitive et technique.
  • Relation de soutien social : c’est une relation famille-entourage-patient.
  • Relation de soutien social du patient : reposant sur la famille, l’entourage et les professionnels qui vont aider et soutenir le patient pour lui permettre d'affronter la situation de perte d’autonomie, de handicap...

Concepts impliqués dans la relation d'aide

Les concepts impliqués dans la relation d’aide sont les bases des attitudes et techniques soignantes pour accompagner le patient. Ci-dessous les principaux concepts qui sont retrouvés :

  • La congruence (l’authenticité) : l’attitude par laquelle la personne reste elle-même durant l’entretien. Elle fait part de ses émotions et sentiments sans gêne ni barrières. C’est l’authenticité.

  • L’écoute active : la compétence à savoir entendre dans le sens d’une compréhension intellectuelle et affective de l’autre tout en se détachant de soi, de ses propres idées pour se concentrer sur l’autre par la proximité et la distance. L’écoute active suppose que le soignant soit disponible verbalement, mais aussi à travers son comportement et ses gestes.

  • L'empathie : selon M. Phaneuf, l’empathie est « un niveau profond de compréhension qui dépasse le problème lui-même et rejoint l’aidé dans sa propre façon de vivre la difficulté, en même temps qu’elle en saisit les raisons. Elle cherche à saisir, si imparfaitement que ce soit les sentiments profonds et réels. » Donc, l’empathie est la capacité du soignant à comprendre ce que vit l’autre et à le lui manifester tout en se concentrant sur le cadre de référence du patient.

  • Le non-jugement : le soignant doit sortir de son cadre de référence personnel pour être en mesure de s’entretenir avec le patient. Une attitude de non-jugement vise à considérer que l’autre est différent de soi.

  • La reformulation : elle consiste à redire avec d’autres mots ce que le patient exprime, ce qui a été entendu ou perçu. Cette technique vient faire confirmer au patient ce qui a été compris par le soignant. Cela évite les malentendus ou les mauvaises interprétations. Il existe 3 types de reformulation :
    • Reformulation en écho ou en reflet : répéter les termes utilisés par la personne ;
    • Reformulation en miroir : paraphraser la personne ;
    • Reformulation élucidation : en partant des propos du patient, le soignant va les clarifier avec le patient ;
    • Reformulation synthèse des idées et émotions : synthétiser les propos tenus par le patient, ainsi que ses émotions.

  • Le Caring : théorie développée par Jean Watson qui définit la relation de l’infirmier(e) avec le patient comme une relation trans-personnelle dont le but est de l'accompagner dans sa recherche de sens par rapport à la situation de santé ou de souffrance ressentie.

Attitudes de Potter

Elias Potter, psychologue américain, a défini 6 types d’attitudes pour être dans l’écoute.

Types d'attitudes Effets sur le patient
Attitude d’évaluation (autoritariste) : le soignant porte un jugement sur les propos ou actions du patient en faisant référence à ses propres valeurs. Relation dominant-dominé ; incompréhension ; risque d’isolement du patient.
Attitude d’interprétation où l’interviewer va traduire, selon son propre champ de référence et de valeurs, les propos et idées du patient. Risque d’interprétation erronée ; relation de dépendance ; agressivité.
Attitude d’investigation-enquête : se base sur un enchaînement de questions systématiques selon le point de vue de celui qui les pose sans tenir compte des priorités du patient. Similaire à un interrogatoire ; dépendance ; projection.
Attitude de décision (solution) : le soignant suggère les solutions ; suggère au patient ce qu’il doit faire. Insatisfaction ; dépendance.
Attitude de soutien-encouragement : consiste à se positionner en protecteur ou proposer une forme de réconfort pour dédramatiser la situation. Sentiment d’être pris en pitié ; diminue l’autonomie de l’autre.
Attitude de compréhension (reformulation) : consiste à comprendre et accepter la vision de l’autre. Pour cela, il faut opérer en questionnant et en reformulant ses propos, sans émettre de jugement. Sentiment d’être compris, écouté et respecté dans sa globalité.

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