Origine et définition

L’alliance thérapeutique tient son origine du psychanalyste Sigmund Freud. En effet, c’est Freud qui a initié, en 1913, le contrat thérapeutique entre le patient et son thérapeute. Il a mis en évidence le fait qu’une thérapie réussira si le thérapeute et le patient interagissent dans un climat de confiance pour atteindre ensemble un objectif commun. Ces deux acteurs s’engagent mutuellement dans un contrat pour vaincre la souffrance, maintenir et/ou recouvrir la santé. Ce contrat est fondé sur le principe de la collaboration et de la confiance.

Rôle infirmier et concepts mis en jeu

Dans la prise en charge d’un patient, les compétences relationnelles sont autant indispensables que les compétences techniques. En effet, lors de toute interaction avec le patient dans le cadre d’une prise en charge thérapeutique, le soignant fera appel à plusieurs concepts relationnels tels que la relation de soins, l’empathie, l’authenticité, la confiance, l’engagement, la contractualisation, la négociation, l’accompagnement et la responsabilité.

Les attitudes de l’infirmier(e) s’appuient sur la relation de confiance qui, selon Walter Hesbeen (infirmier et Docteur en santé publique), se traduit par une attitude chaleureuse, l’écoute, l’humilité, la disponibilité, l’authenticité, la simplicité et la « compassion ». Le patient sera considéré dans sa globalité avec sa singularité, ses différences, ses émotions et ses doutes.

Carl Rogers, fondateur de la psychologie humaniste, expliquera que le patient affaibli et vulnérable, a besoin de la bienveillance de la part du soignant et de motivation pour atteindre son objectif. Il démontrera l’importance des compétences relationnelles du soignant tels que la bienveillance, le non-jugement, l’écoute, l’empathie et la considération positive.

Rôle du patient et concepts mis en jeu

Dans l’alliance thérapeutique, le patient est un acteur à part entière. Il doit être considéré comme partenaire dans le processus thérapeutique. L’engagement qu’il va signer dans le cadre d’un projet thérapeutique est fondamental. Les objectifs et les actions à mener seront explicités au patient par le soignant. Sans cette information précise et cette implication du patient, le projet est voué à l’échec. En effet, le patient va manifester certaines attitudes que le soignant doit savoir rapidement décrypter pour réajuster :

  • La résistance : le patient va se dérober par rapport aux objectifs fixés. Certaines attitudes physiques (manque d’attention, interruption intempestive de la séance, changement de sujet...) et attitudes non verbales (regard fuyant, bras croisés...) ;
  • La réactance : le patient va s’opposer directement au thérapeute. Il va critiquer ouvertement le projet thérapeutique en minimisant les risques et complications de la maladie.


Dans toute nouvelle relation avec une personne, inconsciemment la personne va projeter ses propres blessures ou ses mauvaises expériences sur la nouvelle relation. Cela se manifestera par :

  • Un transfert : c’est le déplacement d’un fantasme infantile inconscient du patient vers son thérapeute ;
  • Un contre-transfert : c’est la problématique ou blessure évoquée par le patient qui va réveiller chez le soignant son histoire ou sa souffrance. Il devra tout faire pour rester objectif et ne pas se laisser submerger par ces sentiments toxiques.