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Les aidants

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Le concept d'aidant

Le concept d’aidant est apparu récemment au 21e siècle. Avec le vieillissement de la population face un système de santé qui s’oriente vers la gestion des dépenses, les familles sont amenées à assumer la prise en charge de leurs parents malades ou atteints d’un handicap, en incarnant un rôle d’aidant naturel. Ce terme d’aidant est également qualifié d’aidant familial, aidant informel, proche familial, soutien familial ou aidant non professionnel.

L’aidant professionnel quant à lui désigne toute personne formée et diplômée qui intervient auprès d’une personne dépendante, aussi bien à l’hôpital qu’à domicile.

  • Définitions et cadre réglementaire

Le Code de la Santé publique à l’article L1111-6 -1 dans le cadre de la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades, qui stipule « qu’une personne durablement empêchée, du fait de limitations fonctionnelles des membres supérieurs en lien avec un handicap physique, d’accomplir elle-même les gestes liés à des soins prescrits par un médecin, peut désigner, pour favoriser son autonomie, un aidant naturel ou de son choix pour les réaliser ».

La HAS et le guide de l’aidant familial définissent l’aidant naturel ou informel comme les personnes non professionnelles qui viennent en aide à titre principal, pour partie ou totalement, à une personne dépendante de son entourage pour les activités de la vie quotidienne.

Le Code de l’action sociale et de la famille : « considère comme un aidant familial, le conjoint, le concubin, la personne avec laquelle le bénéficiaire a conclu un pacte civil de solidarité, l’ascendant, le descendant ou le collatéral jusqu’au quatrième degré du bénéficiaire, ou l’ascendant, le descendant ou le collatéral jusqu’au quatrième degré de l’autre membre du couple qui apporte l’aide humaine et qui n’est pas salarié pour cette aide ».

La charte européenne de l’aidant familial de mars 2009 définit le terme d’aidant familial ainsi que le choix du patient en situation de handicap et/ou de dépendance, de choisir lui-même son aidant non-professionnel. Ce choix doit être libre et éclairé, et doit pouvoir être réévalué en tout temps. Cette charte aborde également la place de l’aidant familial dans les systèmes de santé, son statut officiel, le droit de répit, l’information et la formation...

La loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV) est entrée en vigueur le 1er janvier 2016. Elle renforce les mesures en faveur du maintien et de l’accompagnement à domicile. Elle accorde également davantage de droits aux aidants familiaux qui disposent désormais d’un vrai statut juridique.

 

  • Statut juridique de l’aidant 

À ce jour, l’aidant familial dispose d’un statut juridique. Une allocation journalière du proche aidant (AJPA) peut être allouée à l’aidant familial qui doit cesser ou réduire son activité professionnelle pour prendre soin d’un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie. Elle est versée par la CAF ou la MSA sur demande, son montant s’élève depuis le 1er janvier 2023 à 62,44 euros par jour, et 31,22 euros par demi-journée. Le droit à l’AJPA est limité dans le temps : le nombre d’allocations journalières servies ne peut en effet dépasser 22 au titre d’un mois civil et 66 au total pour l’ensemble de la carrière de l’aidant.

  • Champ d’actions de l’aidant naturel

L’aidant naturel ou aidant informel assure une aide régulière qui peut être prodiguée de façon permanente ou non. Elle peut prendre plusieurs formes, notamment le nursing, les soins, l'accompagnement à la vie sociale et au maintien de l’autonomie, les démarches administratives, la coordination, la vigilance permanente, le soutien psychologique, la communication, les activités domestiques, etc.

Un ou plusieurs aidants peuvent être amenés à intervenir auprès d’une personne atteinte d’une maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée tout au long de l’évolution de sa maladie.

Formation et support aux aidants naturels

  • Suivi médical des aidants naturels

L’aidant naturel, très impliqué dans l’accompagnement de son proche souffrant d’une maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, peut progressivement négliger son propre état de santé. Une consultation annuelle quel que soit leur âge, lui est dédiée dont les objectifs sont la prévention, la détection et la prise en charge des effets délétères sur sa santé que l’accompagnement peut induire. Cette consultation se fait après l'annonce de la maladie, lors de la prise en charge au domicile, lors de l’entrée en institution, en phase de fin de vie, durant la période de deuil si nécessaire. Le contenu de la consultation annuelle comporte une évaluation globale de l’état de santé de l’aidant naturel, une évaluation de son « fardeau » dans ses composantes médico-psycho-sociales et une détection des problématiques de santé spécifiques (état nutritionnel, autonomie physique et psychique) inhérentes à l’accompagnement de la personne atteinte de maladie d'Alzheimer ou d’une maladie apparentée.

Le praticien procédera également à la vérification du calendrier vaccinal, planification des examens de dépistage usuels (facteurs de risque cardio-vasculaire, cancers gynécologiques, digestifs, troubles sensoriels, problèmes dentaires, etc.) et évaluation des appareils cardio-vasculaire, locomoteur et sensoriel.

  • Interventions et formation des aidants naturels

Les interventions suivantes peuvent être proposées pour les aidants naturels :

    • Psycho-éducation individuelle ou en groupe ;
    • Groupe de soutien avec d’autres aidants, adapté à leurs besoins, dépendant entre autres de la sévérité de la maladie d’Alzheimer ou apparentée ;
    • Support téléphonique ou par Internet ;
    • Cours de formation sur la maladie d’Alzheimer ou apparentée, les services, la communication et la résolution des problèmes ;
    • Psychothérapie individuelle ou familiale ;
    • Structures dites de répit, dont les accueils de jour et les hébergements temporaires de proximité, peuvent permettre de soulager le fardeau des aidants naturels quand elles sont adaptées à leurs besoins.

Ces interventions peuvent être proposées par les associations de familles, les centres locaux d’information et de coordination, les accueils de jour, les réseaux, etc.

  • Droit au congé de proche aidant

Autrefois nommé le « congé de soutien familial », le congé de proche aidant permet à toute personne sans condition d'ancienneté, de suspendre pour un temps, ou de réduire, son activité professionnelle pour se consacrer à un proche en perte d’autonomie. Ce congé, non rémunéré, d’une durée maximum de 3 mois, est renouvelable dans la limite d’un an sur l’ensemble de la carrière professionnelle. Il peut être pris de manière fractionnée ou sous forme de temps partiel. Pendant cette période, l’aidant familial bénéficie gratuitement de l'assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF) qui lui permet d'acquérir des trimestres d'assurance retraite au régime général.

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