Dans les grandes villes européennes, les machines polluent, le travail à la chaîne est très pénible et les objets fabriqués sont finalement assez médiocres et onéreux. En opposition à l’industrialisation grandissante, en Angleterre, en 1862, William Morris prône un retour à l’artisanat et fonde le mouvement Arts and Crafts (arts et artisanat).
Inspiré du mouvement Arts and Crafts, l’Art Nouveau (1890 à 1914) connaîtra un développement international. S’opposant à la banalité des formes, les artistes (maîtres verriers, sculpteurs-ébénistes, vitraillistes, peintres…) de ce mouvement proclament une nouvelle esthétique inspirée par la nature et les formes courbes et irrégulières, d’où son quolibet de « style nouille ».
C’est aussi à travers ces deux mouvements que va se développer l’idée d’un art total. Le beau doit être partout : dans la vaisselle, les papiers peints, les meubles (mobilier), l’architecture (immobilier), les jardins, les tapis, les luminaires, les affiches…
Ces deux mouvements n’ont pas seulement des revendications artistiques. Ils militent aussi, surtout avec le soutien d’intellectuels comme John Ruskin, pour un environnement sain et agréable, et des conditions de travail épanouissantes. Les formes produites s’opposent aux surcharges décoratives qu’affectionne la bourgeoisie. Pour Arts and Crafts, ce seront des formes simples, sans ornement pour un mobilier artisanal ou en très petite série, pour les productions de l’Art Nouveau, ce seront des formes inspirées par le vivant (végétaux et animaux) des campagnes qu’il faut préserver. Les produits de ce mouvement associeront aussi les matériaux traditionnels comme la pierre et le bois aux nouveaux comme l’acier et le verre.