Les pigments naturels sont extraits de végétaux, de minéraux ou d'animaux. Les pigments artificiels (blanc de plomb ou vert de gris) sont fabriqués par des procédés se rapprochant de l'alchimie et de la pétrochimie.
Le règne végétal est celui qui procure le plus de couleurs (indigo, safran, cassis, garance, ancolie, iris, curcuma…), mais elles sont difficiles à fixer dans le temps. Les extraits de certaines plantes deviennent un colorant par macération ou décoction et cuisson. Puis, ce bain coloré est filtré. On y rajoute un mordant (pour fixer la couleur) qui peut être de l'alun (type de sel très utilisé, mais aussi très cher, au Moyen-âge) ou de la lessive de cendre de châtaignier, ou encore de l'urine. La couleur ainsi obtenue peut être conservée sur des morceaux d'étoffe nommés « piécettes » (ou « pezzuole » par Cennino Cennini). Le morceau de piécette est ensuite dilué dans un godet avec un peu d'eau.
Les poudres de cinabre ou de lapis-lazuli sont les minéraux les plus connus dès l’Antiquité, mais ils sont aussi très chers à la différence des ocres et couleurs terre, très répandues car très accessibles.
Noir d’ivoire, murex, cochenille, kermes ou encre sépia sont extraits à partir d’éléments du règne animal.
La lumière représentée grâce à des effets colorés (contrastes, clair-obscur, effets de contre-jour) peut aussi être utilisée comme un élément immatériel exploité pour ses propriétés (lumière changeante, intense ou pas, colorée ou blanche, naturelle ou artificielle, dirigée ou diffuse…). Toute lumière produit des ombres propres et portées qui, elles aussi, peuvent être exploitées dans une création.