Déjà l’architecte restaurateur Eugène Viollet-le-Duc, au XIXe siècle, affirmait l’adéquation rationnelle et nécessaire entre la forme et la fonction, certains architectes, designers, artistes et ingénieurs avant-gardistes au XXe siècle poursuivront cette pensée. Les arts du quotidien (arts appliqués et arts décoratifs) comme les arts plastiques sont entrés dans la modernité.
En 1919, en Allemagne, l’architecte Walter Gropius fusionne l’Académie des beaux-arts et l’école des arts décoratifs de Weimar, en un seul établissement : l’école de Bauhaus. Artistes, industriels et techniciens collaborent ensemble et tissent des liens entre l’art et l’artisanat, dans une logique d’art total appliqué au design graphique, de produit, d’espace, de mode… Les formes claires et géométriques semblent le mieux correspondre aux besoins et à l’esthétique de cette époque.
Les matériaux de l’industrie sont travaillés pour leurs qualités propres, montrés pour eux-mêmes sans artifices, sans ornements, sans motifs. C’est ainsi qu’en 1925, Marcel Breuer conçoit son premier siège. Son ami, le peintre abstrait Vassily Kandinsky aimait tellement ce siège qu’il lui en fera des exemplaires pour son domicile. La structure visible en acier cintré et chromé, et les bandes de cuir doublées de couleur noire en feront un produit entièrement démontable, très confortable, très facile à produire en série et peu coûteux.