Le 21 avril 1944, les femmes obtiennent le droit de vote et d’éligibilité, tandis que les hommes, eux, l’ont obtenu dès 1848. Ce n’est qu’un an plus tard, le 29 avril 1945 qu’elles exercent ce droit pour la première fois…
Une demande révolutionnaire…
Longtemps écartées des droits civiques, les femmes ont dû mener une lutte acharnée pour obtenir l’égalité avec les hommes.
Dès le XVIIIe siècle, en réponse à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui ne prend pas en compte les femmes, la révolutionnaire Olympe de Gouges rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne et déclare notamment : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune. »
D’une guerre à l’autre : un long cheminement…
Après la Première Guerre mondiale, alors que les femmes ont été fortement mises à contribution pour remplacer les hommes partis au front afin de faire tourner le pays, celles-ci réclament le droit de vote. Un projet est déposé pour le leur accorder en 1919, mais les sénateurs le rejettent… de même qu’en 1925, 1932 et 1935 !...
C’est la Seconde Guerre mondiale qui permet véritablement une accélération du débat sur le suffrage des femmes. Pourtant, la France tarde à le leur accorder… Alors que la Finlande, la Norvège, le Danemark, l’Islande, l’Allemagne, l’Estonie, la Lettonie, la Pologne, la Lituanie, le Royaume-Uni et la Bulgarie ont déjà accordé le droit de vote aux femmes, ce n’est que le 21 avril 1944 que le Général De Gaulle, suite à la décision collégiale prise par l’Assemblée consultative d’Alger, signe l’ordonnance accordant le droit de vote et d’éligibilité aux femmes.
Aux urnes citoyennes !
Ce droit est confirmé par l’ordonnance du 5 octobre sous le Gouvernement provisoire de la République française, mais il n’est utilisé que le 29 avril 1945 pour les élections municipales, puis en octobre pour les élections à l’Assemblée constituante.
En octobre 1945, les femmes votent pour leurs premières élections législatives : 33 d’entre elles entrent à l’Assemblée, sur 586 députés. En 1947, Germaine Poinso-Chapuis devient la première femme nommée ministre (ministère de la Santé publique et de la famille) de plein exercice.
En 1991, Édith Cresson devient la première femme à être nommée au poste de Premier ministre : elle occupera ce poste durant un an. Aucune autre femme ne l’a exercé depuis…
Info bonus : En 1936, alors qu’elles ne sont pas encore électrices, trois femmes entrent au gouvernement de Léon Blum, ce que commente en ces termes Yvonne Dornès, femme de lettres et féministe : « C’était un paradoxe extraordinaire de penser qu’elles étaient bonnes pour faire des ministres, et pas pour être des citoyennes à part entière. »