Né à Athènes vers 470 av. JC, Socrate est considéré comme le père de la philosophie et le fondateur de la philosophie morale. Grand orateur, il a transmis l’essentiel de sa pensée oralement et n’a laissé aucun écrit. Sa pensée et ses idées ont donc été transmises par l’intermédiaire des écrits de Platon (428-27 / 348-47 av. JC) et Xénophon (430-355 av. JC), deux de ses principaux disciples.
Une formation chez les sophistes
Socrate, né d’un père sculpteur et d’une mère sage-femme, acquiert ses connaissances auprès d’Anaxagore, mais aussi des sophistes, qui lui enseignent la dialectique, et sans doute le goût du débat et du dialogue. Sa méthode d’enseignement repose en effet sur le questionnement. Socrate aimait à dire que, comme sa mère, il pratiquait la maïeutique en accouchant les esprits : en questionnant son interlocuteur, il l’amène à se poser des questions, à construire sa propre pensée. Il pratique la méditation et reste souvent, de longs moments, debout et immobile, dialoguant avec lui-même.
Un accoucheur d’âmes…
À partir de 435 av. JC, Socrate commence à dispenser son enseignement dans les gymnases, les stades, mais aussi et surtout dans la rue, au gré de ses rencontres. Il parle à tous en parcourant les rues d’Athènes, vêtu très simplement et pieds nus la plupart du temps. Son enseignement est totalement gratuit, contrairement à celui des sophistes qui enseignent la rhétorique en échange d’une forte rémunération.
Bien que décrit comme doté d’un physique repoussant, Socrate attire les foules et séduit par sa parole.
Selon lui, et contrairement à la pensée sophistique très en vogue à l’époque, la philosophie ne désigne pas l’acquisition d’un savoir, mais le fait de s’interroger, de se mettre en question. Voilà pourquoi, il aimait à répéter : « Ce que je sais, c’est que je ne sais rien ». Il n’a rien à apprendre aux autres, mais peut aider ses disciples à découvrir les vérités qu’ils ont en eux, il est un accoucheur d’âmes…
« Connais-toi toi-même »
Cette devise, inscrite au frontispice du temple de Delphes, est reprise par Socrate. Cette assertion souligne que l’homme doit porter son exigence sur sa nature propre. C’est en se connaissant lui-même, en cherchant en lui-même, que l’homme peut trouver sa sagesse. Socrate est considéré comme l’un des penseurs les plus illustres de l’histoire philosophique, notamment à travers l’image qu’en donnent les dialogues de Platon (Le Banquet, Criton, Phédon, La République, Apologie de Socrate…), mais aussi en raison des légendes qui entourent son personnage. La pensée socratique a été reprise, discutée, interprétée jusqu’à l’époque contemporaine.
Condamné à mort
En 399 av. JC, un procès est intenté à Socrate pour impiété et corruption de la jeunesse. On l’accuse notamment d’avoir remis en cause certaines traditions religieuses, mais il est possible que les véritables motifs du procès aient été d’origine politique. Il est condamné à mort et, alors que les juges lui donnent la possibilité de proposer une peine alternative, Socrate demande, dans un dernier trait d’humour, à être nourri au Prytanée, honneur réservé aux citoyens les plus méritants de la Cité.
Un mois après sa condamnation, Socrate boit la ciguë, après avoir passé ses dernières heures à disserter avec ses amis.