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Données générales

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Le triangle de croissance SIJORI

Singapour est une cité-État qui a connu un développement économique impressionnant à partir des années 1970. Dès la fin des années 1980, se pose à Singapour le problème de la concurrence pour l’espace entre les activités.

En décembre 1994, Singapour, le Malaysia et l’Indonésie signent un accord pour la mise en place d’un « triangle de croissance » entre Singapour, l’État malaisien de Johor et la province indonésienne de Riau, d’où l’acronyme SIJORI. L’accord est basé sur la complémentarité économique entre les trois.
Les effets principaux sont :

  • La fourniture d’eau à Singapour par l’État de Johor.
  • La délocalisation de nombreuses activités industrielles depuis Singapour vers les autres régions, surtout les îles des Riau. Ces délocalisations entraînent de nombreux emplois (meilleur marché qu’à Singapour), mais concernent les activités les plus polluantes ou dangereuses (raffineries de pétrole, par ex.).
  • Des flux de main d’œuvre internes à l’Indonésie (de Java vers Riau) et au Malaysia (du reste de la péninsule vers Johor) pour venir profiter des emplois offerts. D’où un ressentiment des populations locales se sentant victimes de « colonisation de l’intérieur ».

Guam : base stratégique et destination touristique

D’abord colonisée par l’Espagne, l’île de Guam, à l’Est des Philippines, est un territoire des États-Unis depuis la guerre hispano-américaine de 1898, exception faite de l’occupation militaire japonaise durant la Seconde Guerre mondiale.

Guam est d’abord et avant tout un pôle militaire stratégique pour les États-Unis. Les avions basés à Guam peuvent atteindre le Japon, la Corée, la côte Est de la Chine, ce qui est vital dans le contexte actuel. En juillet 2017, Kim Jong-Un avait d’ailleurs déclaré « étudier la possibilité de faire feu » sur cette île. 6000 militaires américains y sont stationnés, les différentes bases occupant environ 30% de la superficie de l’île.

La proximité de Guam avec l’Asie de l’Est fait par ailleurs de cette île une destination touristique pour les Japonais et les Coréens qui représentent l’immense majorité des 1,5M de visiteurs étrangers de l’île : 3h30 de vol de Tokyo et 4h30 de Séoul. L’attractivité des paysages tropicaux se combine avec le haut niveau de développement (et de sécurité) du pays pour en faire une destination de choix pour les cours séjours et les voyages de noces japonais et coréens.

La diaspora chinoise en Asie du Sud-Est

Sur 50M de Chinois à travers le monde, 30M sont concentrés dans les pays d’Asie du Sud-Est, ce qui en fait (de très loin) le principal foyer de la diaspora.

L’émigration massive de Chinois date de la seconde moitié du XIXème siècle. 90% des émigrants sont originaires des provinces du Fujian, du Guangdong et de Hainan, donc du Sud du pays. Les émigrants se dirigent vers les régions minières et les régions de plantations développées par la colonisation. La plupart de leurs descendants sont toujours présents et forment des communautés identifiées : 10M en Thaïlande, 6M en Malaisie, 4M en Indonésie, 3M en Birmanie, 3M au Viêtnam, 2M à Singapour, 2M aux Philippines.

Les Chinois d’outre-mer n’ont pas d’unité linguistique. Quatre langues principales sont présentes et donnent naissance à des communautés différentes : le cantonnais, le hakka, le hokien et le teochew. Suivant les pays d’accueil, la communauté principale est différente : les Cantonnais sont les plus nombreux au Viêtnam tandis que les Teochew sont majoritaires en Thaïlande.

Les communautés chinoises d’Asie du Sud-Est sont souvent accusées de mainmise sur l’économie, la banque, le commerce… D’où discriminations et persécutions, parfois.

Eau et énergie : un enjeu essentiel en Asie Centrale

Durant la période soviétique, les rapports entre les cinq républiques d’Asie Centrale fonctionnaient selon un système de mutuelle dépendance. Le Tadjikistan et le Kirghizistan fournissaient l’eau aux autres républiques (Kazakhstan, Ouzbékistan et Turkménistan) qui en échange leur fournissaient gaz et pétrole à des prix très bas. L’éclatement de l’URSS en 1991 a transformé ces cinq républiques en autant de pays indépendants dont les priorités peuvent diverger.

En 2009, l’Ouzbékistan, le Turkménistan et le Kazakhstan ont renoncé à fournir aux deux autres pays de l’énergie bon marché, préférant vendre à meilleur prix sur le marché mondial. Devant cette situation nouvelle, les deux pays qui, situés en amont, contrôlent les ressources en eau de la région (glaciers donnant naissance à l’Amou Daria et à la Syr Daria) ont décidé de relancer d’anciens projets de barrages afin d’assurer leur approvisionnement en énergie. Ainsi, le Tadjikistan a annoncé la construction du barrage de Rogoun, sur le Vakhch, un affluent de l’Amou Daria. Ce barrage devrait permettre au Tadjikistan de résoudre sa chronique pénurie d’électricité, voire d’exporter vers l’Afghanistan. En revanche, l’Ouzbékistan s’inquiète : son agriculture est fondée sur le coton (gros consommateur d’eau) et la hausse du niveau de vie de ses 30 M d’habitants augmente d’autant ses besoins en eau.

La réponse indienne et japonaise à l’influence chinoise en Afrique

L’influence de la Chine en Afrique est grandissante. L’Inde et le Japon ont décidé de réagir conjointement, notamment pour contrer les « Nouvelles Routes de la Soie » : les deux pays vont mettre en place un projet nommé Asian African Growth Corridor.

Les atouts du Japon sont multiples. Tout d’abord c’est un pays riche qui a de grosses capacités d’investissement. Ensuite, c’est un pays dont le savoir-faire est reconnu en terme de construction, entretien d’infrastructures (ports, ponts, routes…) et gestion des risques. De manière complémentaire, l’Inde compte sur sa diaspora (très présente en Afrique de l’Est, du Kenya à l’Afrique du Sud) pour avoir accès aux marchés africains.

Afin d’améliorer les liaisons entre l’Afrique et l’Asie, les ports indiens et les ports d’Asie du Sud-Est où le Japon a des intérêts seront reliés aux ports africains situés sur l’Océan Indien. Ce projet AAGC a permis le développement du port mozambicain en eau profonde de Nacala, du port iranien de Chabahar et du port birman de Dawai.

Les projets liés à cette initiative indo-japonaise devraient concerner, outre les transports, les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et la santé.

Les conflits frontaliers entre le Japon et ses voisins

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Japon est en conflit avec la plupart de ses voisins, revendiquant plusieurs territoires attribués, occupés ou annexés par d’autres pays.
Au Nord du pays, les Kouriles du Sud ont été annexées par l’URSS en 1945 et sont russes depuis. Mais le Japon considère que ce qu’il appelle « les Territoires du Nord » ne font pas partie des Kouriles et donc devraient lui revenir. La visite en 2010 du président Medvedev dans ces îles a fortement attisé les tensions.

Les Rochers du Liancourt (nom international) sont deux îlots situés dans la Mer du Japon, occupés de facto par la Corée du Sud qui les appelle Dokdo mais revendiqués par le Japon qui les appelle Takeshima. Dans le métro de Séoul, on peut voir des spots télévisés expliquant que ces deux îlots sont coréens depuis des siècles…

Au large de Taïwan, les îles Diaoyu (nom chinois) ou Senkaku (nom japonais) ont été cédées au Japon par la Chine en 1895, elles sont revendiquées par la R.P. de Chine et Taïwan depuis leur rattachement officiel au Japon en 1971, lors du retour des Ryūkyū sous souveraineté japonaise. De très violents incidents ont opposé des navires japonais, chinois et taïwanais en 2012 et 2013, ce qui a occasionné une intervention diplomatique américaine afin de « calmer le jeu ».

Les Ryu Kyu : un enjeu entre Japon, Chine et États-Unis

L’archipel des Ryu Kyu est un arc volcanique qui s’étire depuis le Sud de Kyûshû jusqu’à l’Est de Taiwan. Longtemps royaume indépendant, État tampon entre le Japon et la Chine, l’archipel est devenu japonais dans la seconde moitié du XIXe siècle. Après la Seconde Guerre mondiale, ces îles ont été « laissées » au Japon, sauf l’île principale (Okinawa) qui fut occupée par les États-Unis qui y installèrent de nombreuses bases militaires. Okinawa ne redevînt japonaise que dans les années 1970.

À l’heure actuelle, cet archipel constitue une préfecture (ken) du Japon : la préfecture d’Okinawa. Les îles les plus proches de Taiwan sont à l’origine d’un conflit frontalier entre la Chine (qui ne reconnaît pas l’existence de Taiwan) et le Japon. Les tensions entre les deux pays sont souvent très vives et il a fallu, dans les années 2012-2013, toute la diplomatie du président Obama pour éviter une escalade militaire.

La présence de nombreuses bases américaines à Okinawa est de plus en plus durement ressentie par la population locale et par une partie de l’opinion japonaise, surtout depuis la révélation par certains journaux du prix exorbitant payé par le gouvernement japonais pour la « protection » états-unienne.

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