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La Mexamérique

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Les trois dimensions de la frontière États-Unis – Mexique

La frontière est d’abord une ligne de démarcation entre deux pays, entre deux cultures (american way of life et mexicanidad), entre un « Nord » et un « Sud » : 59 500 dollars de PIB/hab aux États-Unis contre 19 500 dollars au Mexique. Les administrations américaines successives (et pas seulement celle de D. Trump) ont donc sans relâche travaillé à son imperméabilisation afin d’empêcher les flux migratoires : on estime à 500 000 par an le nombre de migrants traversant la frontière (à 75 % mexicains).

Car cette frontière est aussi une zone de passage, dans les deux sens :

  • pour les travailleurs mexicains faisant une navette quotidienne ;
  • pour 70 millions de touristes étatsuniens par an qui profitent des prix bas côté Sud ;
  • pour les remises envoyées par les Mexicains émigrés aux États-Unis ;
  • pour les exportations mexicaines profitant des facilités liées à l’ALENA.


Enfin, cette frontière est une interface, une région à part entière. Une culture mixte est née : 20 millions d’Américains étant d’origine hispanique, l’espagnol est devenu langue officielle dans tous les États frontaliers.

Le système des maquiladoras

La frontière est devenue une zone de production industrielle de premier plan avec les maquiladoras qui représentent entre 1 et 2 millions d’emplois.
Il est possible de distinguer deux types de localisation industrielle. Certaines usines sont situées en territoire mexicain afin de bénéficier d’une main-d’œuvre peu chère, mais aussi de la proximité de la frontière pour que la production soit importée aux États-Unis. Leur production a bénéficié d’exemptions ou réductions douanières, situation renforcée par la mise en place de l’ALENA à partir de 1994. D’autres sont situées en territoire étatsunien afin de bénéficier d’un label Made in USA et font travailler une main-d’œuvre composée de navetteurs qui habitent côté mexicain.

Ces deux types de maquiladoras ont entrainé le développement de villes doubles de part et d’autre de la frontière : la ville mexicaine étant plus peuplée et plus étendue que la ville étatsunienne. Les villes mexicaines accueillent des migrants venus des autres régions du pays.

Les fleuves transfrontaliers et leur gestion

Le Rio Grande sert de frontière entre les États-Unis et le Mexique sur près de 2000 km. Les périmètres irrigués de vergers (pacaniers), de champs de fruits et légumes qui le bordent sur la rive Nord sont très exigeants en eau. Plusieurs barrages ont été construits, mais l’eau doit être partagée entre le Mexique et les États-Unis d’une part, entre les États américains d’autre part. Quand le Texas accuse le Nouveau Mexique de ne laisser que peu d’eau dans le fleuve, celui-ci répond que le Texas puise trop dans la nappe phréatique… Les villes situées le long de la frontière ont également de grands besoins. Celle d’El Paso tente de contourner le problème, elle dispose de la plus grande usine de dessalement non littorale du monde : elle utilise une nappe phréatique salée.

Depuis le début de la construction de barrages dans les années 1930 (Hoover Dam), les eaux du fleuve Colorado sont utilisées par les sept États américains riverains. Les tensions sont vives entre les grandes agglomérations (Las Vegas, Phoenix, Tucson, Los Angeles) qui dépendent de cette ressource. De même, l’eau du Colorado est vitale pour les périmètres irrigués d’Imperial Valley et de Coachella Valley. Résultat, le Colorado ne coule plus au Mexique, il s’assèche avant d’arriver à la frontière…

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