La frontière est d’abord une ligne de démarcation entre deux pays, entre deux cultures (american way of life et mexicanidad), entre un « Nord » et un « Sud » : 59 500 dollars de PIB/hab aux États-Unis contre 19 500 dollars au Mexique. Les administrations américaines successives (et pas seulement celle de D. Trump) ont donc sans relâche travaillé à son imperméabilisation afin d’empêcher les flux migratoires : on estime à 500 000 par an le nombre de migrants traversant la frontière (à 75 % mexicains).
Car cette frontière est aussi une zone de passage, dans les deux sens :
- pour les travailleurs mexicains faisant une navette quotidienne ;
- pour 70 millions de touristes étatsuniens par an qui profitent des prix bas côté Sud ;
- pour les remises envoyées par les Mexicains émigrés aux États-Unis ;
- pour les exportations mexicaines profitant des facilités liées à l’ALENA.
Enfin, cette frontière est une interface, une région à part entière. Une culture mixte est née : 20 millions d’Américains étant d’origine hispanique, l’espagnol est devenu langue officielle dans tous les États frontaliers.