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République Démocratique du Congo : les malheurs d’un pays "trop riche"

Ex-Zaïre, ex-Congo Kinshasa, ex-Congo belge, la République Démocratique du Congo est riche en diamants, or, fer, cuivre, étain, bauxite, manganèse, charbon, cobalt…
Dès l’indépendance en 1960, les provinces minières les plus riches font sécession, d’où une guerre civile qui dure jusqu’en 1964. Le Secrétaire général de l’ONU trouve la mort au Congo lors d’un accident d’avion.

De 1965 à 1997, le pays est dirigé par le Président Mobutu. En 1971, il change de nom et devient le Zaïre. À cette époque le pays se veut une locomotive pour l’Afrique noire et concentre l’attention des médias, notamment le 20 mai 1974 lors du combat mythique entre Mohamed Ali et George Foreman qui a lieu à Kinshasa. La même année, le Zaïre est le seul représentant de l’Afrique à la Coupe du Monde de football organisée en RFA.

Mais les exportations minières n’apportent pas le développement au pays qui reste extrêmement pauvre, le pouvoir s’affaiblit. Une première guerre civile (1996-97) met fin au régime Mobutu : le pays devient R.D. du Congo. De 1998 à 2002 une nouvelle guerre civile déchire le pays, avec intervention du Rwanda et de l’Ouganda. Ces affrontements se prolongent jusqu’à présent dans l’Est du pays, la province de Kivu.

Ouganda : un afflux de réfugiés

L’Ouganda accueille à lui seul un réfugié africain sur cinq. La position géographique du pays explique en grande partie cette situation. Les frontières Nord de l’Ouganda ont vu affluer plus d’un million de réfugiés venant du Sud-Soudan, fuyant la guerre civile qui y sévit depuis 2013. L’Ouest du pays accueille plus de 500.000 réfugiés venus de la République Démocratique du Congo, en guerre civile depuis 1996. Enfin, le Sud a vu arriver environ 50.000 Burundais fuyant les affrontements inter-ethniques entre Utu et Tutsi.

La particularité de l’Ouganda est que son gouvernement alloue à toute famille de réfugiés un terrain qu’elle peut mettre en culture et où elle peut construire une maison. Les réfugiés sont donc rapidement « autonomes » et n’ont pas besoin d’être économiquement soutenus par le pays d’accueil. Cependant les réfugiés venant du Sud-Soudan sont confinés dans une zone déterminée près de la frontière Nord. Certains auteurs expliquent cette politique « généreuse » de l’Ouganda par le passé de réfugié (en Tanzanie) du président Museveni et par le fait qu’il a conquis le pouvoir grâce au soutien des réfugiés rwandais présents à l’époque (1986) en Ouganda.

Le Rwanda : un pays francophone devenu anglophone

Le président rwandais Kagame reprochant à la France son implication dans le génocide de 1994, les relations entre les deux pays sont difficiles depuis deux décennies. Le Rwanda voulant s’aligner sur les États-Unis, d’autre part les relations entre le Rwanda et ses voisins anglophones (Tanzanie, Ouganda, Kenya) étant plus fortes qu’avec les voisins francophones (RD Congo), l’usage de l’anglais progresse rapidement. Enfin, les hommes au pouvoir ayant grandi en Ouganda (pays anglophone), l’anglais est promu au détriment du français.

Depuis l’indépendance, le français était langue officielle du pays au même titre que le kinyarwanda (parlé par 99% de la population). En 2003 l’anglais est devenu la troisième langue officielle du pays. En 2010, l’anglais est devenu la langue de l’enseignement public, à la place du français qui disparaît donc de la vie publique et intellectuelle, même s’il reste une des trois langues officielles du pays. Le summum semble atteint en 2014 avec la mise en circulation de nouveaux billets de banque qui sont imprimés en kinyarwanda et anglais, le français ayant disparu. Cependant, la monnaie nationale continue de s’appeler le Franc rwandais…

Le Rwanda : changer de drapeau pour (enfin) tourner la page


Durant 40 ans, de 1961 à 2001, le Rwanda a eu un drapeau mettant en avant les couleurs panafricaines traditionnelles (rouge, jaune, vert) avec un « R » au milieu de du champ jaune, afin de faire la différence avec le drapeau de la Guinée.
Après les tentatives de génocide de 1994 et une période de transition de 7 ans, le Rwanda a décidé en 2001 d’adopter un nouveau drapeau.


Le rouge, pouvant rappeler le sang versé lors du génocide, a été supprimé et remplacé par le bleu qui occupe la moitié de la surface. Ce bleu représente un ciel radieux et est frappé d’un soleil qui veut guider le peuple rwandais vers un avenir meilleur, fait de paix et de concorde. Les couleurs sont maintenant disposées en bandes horizontales et non plus verticales. Le jaune et le vert représentent respectivement le développement économique du pays et l’espoir.
Cependant les tensions sont toujours très vives entre les communautés qui composent le pays, malgré la mise en place des gacaca, les tribunaux traditionnels populaires pour juger les auteurs des crimes de 1994.

Les différences « ethniques » au Rwanda et au Burundi

Le Rwanda et le Burundi ont été colonisés par l’Allemagne puis confiés à la Belgique par la SDN après la Première Guerre mondiale. À leur arrivée, les Européens ont trouvé une société divisée en trois types de clans ou lignages : les Mwa (souvent artisans), les Hutu (souvent agriculteurs) et les Tutsi (souvent pasteurs).

Ils transforment ces identités claniques en identités ethniques, voire sociales. Les Hutu sont à leurs yeux des roturiers dirigés par l’ethnie des nobles Tutsi. De plus, les Européens du XIXe siècle considèrent que les Tutsi sont plus grands, plus élancés, ont la peau moins pigmentée que les Hutu.

Ils considèrent qu’ils descendent de populations qu’ils nomment « nilotiques », donc blanches : ils sont donc par nature supérieurs aux Hutu qui sont à leurs yeux de « vrais » Noirs.

Les Allemands puis les Belges s’appuient donc sur les Tutsi (10 à 15 % de la population) pour gouverner ces colonies peuplées à 80 % de Hutu. Cette différenciation ethnique artificiellement créée par les colonisateurs sera intégrée par les populations des deux pays.

Les conflits « ethniques » au Rwanda et au Burundi

L’ethnisme institué par les colons belges devient la seule référence identitaire dans les deux pays : chaque habitant se sait (se sent) hutu ou tutsi. Les deux groupes vont s’affronter dans les deux pays, mais dans un contexte différent.
Au Rwanda, les revendications indépendantistes des élites Tutsi pousse les autorités belges à s’allier avec les Hutu. En 1961, le Rwanda devient une république indépendante, dirigé par la majorité hutu. À l’inverse, le Burundi devient un royaume indépendant en 1962, dirigé par la minorité tutsi.

  • En 1965, la victoire des partis hutu aux élections burundaises n’est pas reconnue par le roi, ce qui donne lieu à une révolution qui renverse la monarchie et qui débouche sur un régime militaire dirigé par les Tutsi.
  • En 1972 une insurrection hutu est violemment réprimée par l’armée burundaise : environ 100 000 victimes.
  • En 1993, guerre civile au Burundi. Massacres de Tutsi par les Hutu puis répression par l’armée. 50 à 100 000 morts.
  • De 1990 à 1993, guerre civile au Rwanda. Des exilés tutsi attaquent le pays depuis l’Ouganda et sont repoussés : massacres de Tutsi.
  • En 1994, génocide des Tutsi par les Hutu au Rwanda : 900 000 à 1 000 000 de morts

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