Les statistiques internationales (celles de la Banque Mondiale ou du FMI, par exemple) considèrent souvent l’Union européenne comme un pays. Dès lors, elle apparaît comme une superpuissance économique : première puissance commerciale mondiale avec 30% des échanges, second PIB mondial avec $\rm 17~300~G \$ $ devant la Chine $\rm (12 000 ~G\$)$ et juste derrière les États-Unis $\rm (19 400~ G\$) $.
Mais cette vision de la puissance européenne, en grande partie imagée, n’est pas réelle du fait de l’absence de politique étrangère cohérente, de l’absence de politique commerciale unique et de l’absence d’armée européenne. Cette faiblesse va bien évidemment se renforcer avec le passage de 28 à 27 pays à la fin des négociations à propos du Brexit.
Troisième population du monde (512 M contre 330 M pour les États-Unis), l’Union européenne constitue un marché énorme, du fait du nombre mais aussi du pouvoir d’achat élevé de ses habitants. Mais cette impression est contrebalancée par le déclin démographique important que subit le vieux continent : en 1900 il représentait 20% de la population mondiale, seulement 11% en 2000. Ce déclin ira en s’accélérant puisque l’Europe de l’UE ne représentera plus que 7% de la population mondiale en 2025 et… 4% en 2100 !
Données générales
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La Northern Range, la façade maritime de l’Europe
Du Havre à Hambourg, une quinzaine de ports répartis sur 1000 km jouent le rôle d’interface entre l’Europe et le reste du monde. 40% du trafic est assuré par Rotterdam, 1er port européen, 9ème port mondial, 11ème mondial pour le trafic de conteneurs.
L’atout majeur de la Northern Range est son hinterland, son arrière-pays : la dorsale européenne qui s’étend de Londres à Milan, notamment les aires urbaines du Benelux et d’Allemagne. L’essentiel du trafic de ces ports est acheminé vers le continent par voie fluviale (50%) — surtout le Rhin — et par oléoducs (30%). Le rail et la route restent minoritaires.
Le dynamisme de ces ports a engendré le développement d’industries liées aux matières premières importées : raffinage du pétrole, sidérurgie, agro-alimentaire. Ce développement est souvent dopé par la création de zones franches qui rendent ces zones industrialo-portuaires attractives pour les entreprises.
Cependant, cette façade maritime est de plus en plus concurrencée par d’autres façades à vocation mondiale : 7 des 10 premiers ports mondiaux et 14 parmi les 20 premiers sont des ports chinois.
Géopolitique des Églises orthodoxes en Europe de l’Est
Le 11 octobre 2018, l’Église orthodoxe d’Ukraine est devenue « autocéphale » avec l’autorisation de Constantinople, ce qui est une véritable révolution dans la géopolitique orthodoxe.
Jusque-là, il existait 13 Églises orthodoxes nationales qui nommaient elles-mêmes leur primat (dites « autocéphales »), indépendantes les unes des autres mais se reconnaissant mutuellement. Il existe également des Églises autonomes qui ne nomment pas leur primat, et donc dépendent d’une Église autocéphale. C’était jusqu’ici le cas de l’Église d’Ukraine qui dépendait du patriarcat de Moscou. Vue d’Ukraine, cette décision est un pas de plus vers une véritable indépendance. Vue de Moscou, il s’agit d’une provocation, d’une décision « plus grave encore qu'un éventuel élargissement de l’OTAN à l’Ukraine » selon un diplomate russe.
De plus, la naissance de cette quatorzième Église autocéphale fait craindre un effet boule de neige, notamment à Belgrade qui redoute la naissance d’une Église autocéphale macédonienne et d’une autre monténégrine.
La création d’Église autocéphale a toujours été utilisée comme une arme politique afin d’affirmer l’indépendance d’un pays : au XIXème siècle par exemple, les Églises autocéphales de Grèce, Roumanie et Bulgarie ont eu pour but de secouer le joug ottoman.
Les multiples échelles des frontières de l’Union Européenne
La mise en place, l’élargissement et le renforcement de l’Union Européenne ont entraîné l’apparition de nouvelles frontières et ont transformé le rôle des frontières déjà existantes.
Les frontières extérieures de l’Union Européenne sont par définition mouvantes (elles ont changé à chaque élargissement) et à géométrie variable : ce sont celles des 28 membres (bientôt 27 suite au Brexit), mais aussi celles de l’espace Schengen (26 membres) ou de la zone Euro (19 membres). Reste également la question de la frontière extérieure « maximale », celle des élargissements à venir : jusqu’où aller vers l’Est ?
À l’intérieur, les frontières entre États ont tendance à s’estomper. C’est l’effet direct de la construction européenne : libre circulation des marchandises, des personnes (Schengen), des capitaux… Cependant certains États renforcent leurs frontières face aux flux migratoires (Hongrie, Slovaquie, France, Royaume-Uni…). Mais surtout les différentes politiques fiscales rendent ces frontières particulièrement opérantes.
Enfin, les frontières régionales prennent de plus en plus d’importance à l’intérieur des États : la politique européenne d’aide est souvent basée sur l’échelon régional. Certains « nationalismes régionaux » militent pour les transformer en frontières internationales : Catalogne, Écosse…
Frontières de l’Europe : quelles sont les portes d’entrée des migrants ?
Des flux migratoires en provenance d’Afrique, du Proche-Orient et d’Europe de l’Est convergent vers les frontières européennes.
En Afrique du Nord, les points d’entrée privilégiés sont les exclaves espagnoles en territoire marocain, Ceuta et Melilla. Des barrières ont été construites par l’Espagne, les flux sont jugulés, sauf en cas de passage massif forcé (2014). Les Canaries, archipel espagnol au large du Maroc (ou du Sahara Occidental) captent également des flux, mais maritimes.
Les flux maritimes principaux convergent vers Lampedusa, île italienne entre l’Afrique et la Sicile. Les flux en provenance de Tunisie et de Libye vers les côtes italiennes sont estimés à 150 à 200000 par an. Les flux sont en très nette augmentation depuis la déstabilisation de la Libye en 2011.
Les îles grecques proches des côtes turques voient arriver environ 50000 migrants par an. Les accords entre l’UE et la Turquie permettent de retenir de nombreux candidats à la migration en Turquie.
Enfin, la route terrestre par les Balkans prend de plus en plus d’importance (50000 passages également), malgré les barrières mises en place par la Hongrie ou d’autres pays.