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Données générales

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Le Mercosur : une union à géométrie variable

Les cartes présentes dans les manuels montrent des frontières différentes pour le Marché Commun du Sud (Mercosur en espagnol, Mercosul en portugais) : les pays membres représentés ne sont pas toujours les mêmes. En 2018, les États membres officiels sont : l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay (tous depuis 1991), le Venezuela (depuis 2006) et la Bolivie (depuis 2015). Ce sont les 6 pays qui sont indiqués sur le site officiel de l’organisation.

Mais la Bolivie est officiellement en cours d’adhésion, c’est pourquoi certaines cartes ou certains manuels ne la mentionnent pas. De même, le Venezuela, membre de plein droit, a été suspendu en 2016 pour non respect de la charte démocratique de l’organisation : ce pays est toujours suspendu. En revanche, le Paraguay, suspendu en 2012 pour les mêmes raisons a été réintégré.

Le Mercosur est avant tout un marché commun, le but étant la libre circulation des biens sans droits de douane et l’établissement d’un tarif extérieur commun. Mais les volontés d’intégration vont maintenant plus loin : harmonisation des législations, libre circulation des personnes…

Le nouveau Canal de Panama

Environ 5 % du trafic maritime mondial transite par le canal de Panama : c’est un point de passage vital pour l’économie mondialisée.

Inauguré en 1914, le canal souffrait depuis plusieurs décennies d’être sous-dimensionné par rapport aux plus gros navires en circulation. La taille maximale des navires capables d’emprunter le canal (taille dite « Panamax ») était de 305 m de long et 33 m de large, ce qui correspond à des navires transportant 5000 conteneurs. Aussi les autorités de Panama ont-elles mis au point un plan de construction d’un nouveau jeu d’écluses afin de rendre possible le passage de navires de 427 m de long et 55 m de large (« post-Panamax) capables de transporter 12000 conteneurs. Le projet a été présenté en 2006 et approuvé par référendum par les citoyens panaméens la même année. Les travaux — conduits par des entreprises espagnoles, italiennes, belges et panaméennes — ont commencé en 2007 et le canal « nouvelle formule » a été inauguré en juin 2016. C’est un navire chinois qui a eu l’honneur de faire le premier passage officiel.

Les trois dimensions de la frontière États-Unis – Mexique

La frontière entre les États-Unis et le Mexique peut être analysée selon trois grilles de lecture différentes.

C’est d’abord une ligne de démarcation entre deux pays, entre deux cultures (american way of life et mexicanidad), entre un « Nord » et un « Sud » : 59500 $ de PIB/hab aux États-Unis contre 19500 $ au Mexique. Les administrations américaines successives (et pas seulement celle de D. Trump) ont donc sans relâche travaillé à son imperméabilisation afin d’empêcher les flux migratoires : on estime à 500000 par an le nombre de migrants traversant la frontière (à 75% mexicains). Car cette frontière est aussi une zone de passage, dans les deux sens. Pour les travailleurs mexicains faisant une navette quotidienne ; pour 70M de touristes états-uniens par an qui profitent des prix bas côté Sud ; pour les remises envoyées par les Mexicains émigrés aux États-Unis ; enfin pour les exportations mexicaines profitant des facilités liées à l’ALENA. Enfin cette frontière est une interface, une région à part entière. Elle est devenue une zone de production industrielle de premier plan avec les maquiladoras qui représentent entre 1 et 2M d’emplois et qui ont donné naissance à des villes doubles le long de la frontière. Une culture mixte est née : 20M d’Américains étant d’origine hispanique, l’espagnol est devenu langue officielle dans tous les États frontaliers.

L’économie bananière états-unienne

Dans les années 1930, on qualifiait de « république bananière » les petits pays d’Amérique Centrale dont les gouvernements étaient tout dévoués aux intérêts états-uniens, et notamment à ceux des grandes firmes contrôlant les plantations de bananes ou d’ananas (United Fruit, p. ex.).

Le concept de république bananière n’existe plus guère, mais l’implication des firmes américaines dans l’économie des pays d’Amérique Latine est toujours aussi prégnante. L’exemple de la firme Chiquita en est symptomatique. Héritière de United Fruit, deuxième entreprise mondiale de production de bananes, Chiquita est le premier employeur agricole d’Amérique latine, avec des fermes au Guatemala, au Honduras, au Nicaragua, au Costa Rica et au Panama, soit la quasi totalité des pays d’Amérique Centrale. Les achats de la firme se font également au Mexique, en Colombie et en Équateur. Le nom même de la firme et son symbole (une femme en costume mexicain portant sur la tête une corbeille de fruits tropicaux) montrent la volonté de celle-ci de se rattacher aux yeux des consommateurs au monde latino-américain.



Il en résulte une géographie complexe de flux divers (Sud – Nord pour les marchandises, Nord – Sud pour les investissements), géographie tout à fait typique de l’interdépendance entre les deux Amériques.

Souvenirs de la République fédérale d’Amérique centrale

En 1823, les territoires des actuels pays du Guatemala, Nicaragua, El Salvador, Honduras et Costa Rica formèrent une fédération inspirée de celle des États-Unis d’Amérique. Cette fédération éclata en 1839 pour donner naissance aux pays actuels, mais son souvenir reste dans les drapeaux de la plupart de ces pays.

Les drapeaux du Guatemala, du Salvador, du Honduras et du Nicaragua ont gardé la structure en trois bandes du drapeau originel de la fédération : bleu – blanc – bleu. Les deux bandes bleues représentant l’Océan Pacifique et l’Océan Atlantique, la bande blanche médiane l’isthme centre américain en paix. Le Salvador, le Honduras et le Nicaragua ont gardé la structure en trois bandes horizontales alors que le Guatemala a adopté une structure en trois bandes verticales. Le Costa Rica, quant à lui, a ajouté une bande rouge en l’honneur de la révolution de 1848 en France.

Guatemala


Salvador


Honduras


Nicaragua

Costa Rica

À l’heure actuelle, la renaissance de cette fédération politique n’est plus d’actualité, mais depuis 1960 le Marché Commun Centre Américain (MCCA) réunit ces 5 pays.

L’Amérique latine, toujours terre de catholicisme ?

L’Amérique latine est le principal pôle mondial du catholicisme : elle compte 45% des fidèles. Cependant si, au début des années 1970, 90% des Latino-Américains se disaient catholiques, ils ne sont plus que 65% aujourd’hui. Ce recul peut prendre trois formes différentes, suivant les pays.

Le premier processus est celui qui concerne les pays du Cône Sud (Argentine, Chili, Uruguay) qui montrent une certaine désécularisation liée à la modernisation de la société. Les personnes se déclarant sans religion sont 37% en Uruguay ou 16% au Chili alors que les catholiques ne sont plus, respectivement, que 42% et 64%.
Le second processus montre un recul du catholicisme face aux Églises évangéliques protestantes d’origine états-uniennes. Le taux de protestants est monté à 26% au Brésil, à 17% au Venezuela ou au Pérou. Cependant, avec 170M de fidèles, le Brésil reste le premier pays catholique du monde.

Enfin, en Amérique centrale les catholiques sont en passe de devenir minoritaires du fait des progrès des Églises évangéliques : les catholiques ne représentent plus que 55% au Nicaragua, 48% au Guatemala, 44% au Honduras ou au Salvador. Phénomène étonnant si l’on se souvient du rôle joué par l’Église catholique dans les luttes sociales (théologie de la libération) ou le combat contre les dictatures en Amérique centrale…

La frontière Sud du Mexique : Des enjeux à multiples échelles

La frontière Sud du Mexique le sépare du Guatemala sur environ 1000 km et du Belize sur 200 km. Longtemps les régions de part et d’autre de cette frontière ont été considérées comme des marges par les différents États et étaient marquées par une grande pauvreté. La densité de la forêt rendant le contrôle très difficile, cette frontière était relativement poreuse mais mettait en jeu des flux très faibles : paysans pauvres dans une logique de front pionnier du fait du développement de plantations de café, bananes ou canne à sucre.

Progressivement, cette frontière est devenue le principal point d’entrée de drogues au Mexique, puis de migrants venant d’Amérique centrale et voulant se diriger vers les États-Unis. Ceci a conduit le gouvernement fédéral mexicain à mettre en place en 1998 l’opération Sellamiento (étanchéité) afin de freiner les trafics de drogue.

Depuis 2008, l’administration américaine investit 3 milliards de $ en matériel (hélicoptères, appareils de détection thermique…) et en formation des forces de sécurité mexicaines. Le but est donc de stopper drogues et migrants bien en amont de la frontière Etats-Unis/Mexique : on peut parler d’externalisation de la frontière états-unienne.

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