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La géopolitique des pays d'Asie

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La « stratégie du collier de perles »

Le « collier de perles » est le nom donné à un ensemble de bases navales utilisées par la marine chinoise le long de la route maritime qui mène au Proche Orient.

Le but pour la Chine est de sécuriser son approvisionnement en gaz et pétrole depuis le Golfe arabo-persique jusqu’aux principaux ports chinois de commerce de la région de Shanghai. Pour cela, la marine chinoise a construit, acheté ou loué une douzaine de bases, parfois en signant des traités avec des pays étrangers. Outre l’approvisionnement en hydrocarbures, d’autres buts politiques et stratégiques sont poursuivis par la Chine.

  • Tout d’abord affirmer sa présence sur la Mer de Chine Méridionale, au grand dam du Viêtnam. D’où la construction de bases dans les îles Paracels et Spratleys qui sont également revendiquées par ce pays.
  • Isoler le Viêtnam en installant une base au Cambodge.
  • Isoler l’Inde, encercler ce grand adversaire de la Chine dans la région. D’où l’installation de bases chez tous les voisins de l’Inde avec lesquels ce pays a des relations plus ou moins tendues : Birmanie, Bangladesh, Sri Lanka, Maldives, Pakistan.
  • Enfin s’implanter en Afrique de façon durable, d’où l’ouverture d’une base à Djibouti en 2017.

La seconde diaspora chinoise : horizons lointains

À la fin du XIXe et au tout début du XXe siècle, une seconde vague d’émigration touche le Sud de la Chine. Elle donne naissance à une constellation de communautés extrêmement dispersées.
Les régions de départ sont exactement les mêmes que pour l’émigration à destination d’Asie du Sud-Est (Hainan, Guangdong, Fujian), donc nous retrouvons les quatre mêmes communautés linguistiques : Cantonnais, Hakka, Hokien, Teochew.

Une partie importante émigre vers les « pays neufs » du fait de l’appel de main d’œuvre lors de la construction de voies ferrées transcontinentales ou de ruées vers l’or : les États-Unis, le Canada, l’Australie sont les principales destinations. Très vite ces pays promulguent des lois pour stopper cette immigration (1882 aux É-U, 1923 au Canada), mais les « Chinatowns » font désormais partie du paysage urbain.

L’autre type de destination est constitué d’îles où l’esclavage a été aboli mais où les besoins de main d’œuvre bon marché dans les plantations (sucre principalement, mais pas seulement) se fait sentir : des « travailleurs sous contrat » chinois vont affluer à Tahiti, aux Antilles françaises, à l’île Maurice, à La Réunion ou à Hawaï. 



La troisième diaspora chinoise : rêves d’Occident

Dans la seconde moitié du XXème siècle, de nouveaux flux migratoires mettent en scène des communautés chinoises.

La guerre civile chinoise (1945-49) entraîne des flux de réfugiés vers Taiwan (République de Chine) et Hong-Kong. Certains habitants de Hong-Kong, inquiets de la perspective de rétrocession de la colonie britannique à la Chine, décident de s’installer en Grande-Bretagne.

Les autres flux concernent les communautés chinoises installées en Asie du Sud-Est depuis le XIXème siècle. Elles sont persécutées pour des raisons politiques, accusées par exemple en Indonésie ou aux Philippines de soutenir le communisme à partir de la naissance de la République Populaire de Chine en 1949. Si bien que certains Chinois des Philippines trouvent refuge aux États-Unis : l’archipel était colonie américaine jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Les communautés chinoises sont particulièrement persécutées par les nouveaux régimes communistes qui s’installent en 1975 au Viêtnam, au Laos et au Cambodge. Certains fuient vers l’Australie (proximité géographique), les États-Unis (accueil facilité pour les victimes du communisme) ou la France, ancienne puissance coloniale. Cela donne naissance à la Chinatown du 13ème arrondissement de Paris.


La quatrième diaspora chinoise

Depuis la fin du XXème et le début du XXIème siècle, une quatrième vague d’émigration chinoise est à l’œuvre.
Elle reprend en partie les destinations des vagues du XXème siècle, à savoir les grands pays démocratiques demandeurs de main-d’œuvre et favorables à l’immigration : États-Unis, Canada, Australie. La zone d’arrivée européenne, jusque-là limitée à la France et à la Grande-Bretagne s’élargit. La nouveauté est constituée par les flux en direction de la Russie, et surtout de la Sibérie qui offre de nombreuses opportunités d’emplois notamment dans les chantiers de construction liés à la modernisation ou au développement des villes comme Tioumen, Irkoutsk, Novossibirsk…
Mais la principale rupture entre cette quatrième vague migratoire et les précédentes est liée à la provenance des migrants. Ils ne viennent plus du Sud mais du Nord-Est du pays, principalement des trois provinces de l’ancienne Mandchourie (Liaoning, Jilin et Heilongjiang), secondairement de la région de Beijing. Ces migrants parlent donc mandarin, contrairement aux précédents, ce qui n’empêche pas les migrants installés depuis longtemps de servir d’intermédiaires pour les nouveaux arrivants…


Les nouvelles routes de la soie : La mondialisation redessinée par la Chine

La Chine a lancé en 2013 un ambitieux projet baptisé « nouvelles routes de la soie » ou OBOR (« one belt, one road » en anglais). Il s’agit pour la Chine d’assurer à la fois ses approvisionnements et de sécuriser ses exportations.

La ceinture terrestre sera composée d’un axe ferroviaire reliant d’abord Shanghai à Xi’an (point de départ traditionnel de la Route de la Soie) puis traversant le Xinjiang jusqu’à la frontière du Kazakhstan. Là, un premier transbordement de marchandises sera obligatoire, puisque l’écartement des voies ferrées dans l’espace ex-soviétique (1,52m) est différent de celui du reste du monde (1,43m). Les produits traverseront alors le Kazakhstan, la Russie (via Iekaterinbourg, Kazan et Moscou), la Biélorussie avant un nouveau transbordement à la frontière polonaise pour atteindre l’Europe occidentale via l’Allemagne.

Actuellement, il faut un mois pour acheminer des marchandises de Shanghai à Rotterdam par voie maritime via le canal de Suez. En train, il faut environ trois semaines, mais ce délai pourrait être divisé par deux en améliorant les infrastructures.

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