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La géopolitique des pays d'Europe

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Géopolitique des exportations d’armes russes

La Russie est, avec 23% du marché, le second exportateur mondial d’armes : les États-Unis sont premiers avec 33%. 53% des ventes se font vers l’Asie, 42% vers l’Afrique.

70% des exportations d’armes russes vont vers quatre alliés traditionnels : l’Inde, la Chine, le Viêt-Nam et l’Algérie. Le marché indien est particulièrement important puisqu’il a augmenté de 43% ces dix dernières années. Pour la Russie, l’objectif est de maintenir un équilibre entre les deux géants asiatiques : la Chine est un partenaire fondamental mais parfois déloyal (la copie chinoise de plusieurs appareils russes a conduit Moscou à réduire ses transferts de technologie), donc l’équipement de l’Inde (seule puissance asiatique capable de rivaliser avec la Chine) est vital.
La Russie tente néanmoins de diversifier ses exportations : Égypte (avions et hélicoptères en 2014), Iran (missiles en 2016), Turquie (missiles en 2017) et Arabie Saoudite font partie des nouveau acheteurs.

Si l’on observe les flux depuis les pays clients, plusieurs apparaissent particulièrement dépendants par rapport aux importations russes qui représentent 60% des achats pour l’Algérie, 67% pour la Chine, 68% pour l’Inde, 74% pour le Venezuela et 88% pour le Viêt-Nam ! Ce partenariat est indéniablement un marqueur de puissance pour la Russie.

Nord Stream 2 : Quelles conséquences ?

Le premier gazoduc en Mer Baltique (Nord Stream) a été mis en service en 2012 entre le port russe de Vyborg (au Nord de Saint-Pétersbourg) et le port allemand de Greifwald, il a une capacité de 55 G m3 par an. Un projet de doublement est en chantier : il s’agit de construire un second gazoduc de même capacité de Stavyanskaya (Sud de Saint-Pétersbourg) à Greifwald.

Le premier problème soulevé par ce projet est la dépendance croissance de l’Union Européenne face à la Russie pour son approvisionnement en gaz. Alors que l’UE avait élargit son panel de fournisseurs (Qatar, Algérie) après le premier conflit entre la Russie et l’Ukraine. La mise en service de Nord Stream 2 et de Turkish Stream fin 2019 augmentera de fait les importations venant de Russie.

Le second problème est la diminution, voire la disparition, du rôle de pays de transit qu’a actuellement l’Ukraine, ce qui est un facteur important de déstabilisation pour ce pays. Réduire à zéro le transit de gaz via l’Ukraine est évidemment un objectif de la Russie. La Pologne et les pays baltes sont également inquiets : ils seront eux aussi court-circuités.

L’Italie et les nouvelles routes de la soie : un cheval de Troie pour la Chine ?

Le 22 mars 2019, l’Italie est devenue le premier pays du G7 à adhérer au projet chinois de nouvelles routes de la soie (OBOR : « one belt, one road »).

Le projet chinois avait déjà reçu l’adhésion d’environ 80 pays, en Asie, en Afrique, au Proche-Orient et en Europe de l’Est. Avec l’Italie, la Chine a signé 29 contrats représentant des investissements de 7G €, le montant pouvant aller jusqu’à 20G € dans un avenir proche. Les deux principaux projets sont liés aux ports de Gênes et de Trieste. Un nouveau terminal devrait être construit à Gênes, financé à 49% par la Chine (qui a déjà racheté le port du Pirée, en Grèce). Le port de Trieste, au fond de l’Adriatique et en perte de vitesse depuis plusieurs décennies, devrait être redynamisé : il permet un accès à l’Europe centrale.

La nouvelle de ce rapprochement italo-chinois inquiète fortement Washington et Bruxelles. Le 12 mars, l’Union Européenne a qualifié la Chine de « rival systémique » : l’Allemagne a rejoint la France sur une ligne plus dure face à la Chine et l’UE craint que cette position ne soit affaiblie par l’influence italienne (3ème économie de l’UE). Quant aux États-Unis de Trump, ils ont enjoint l’Italie à ne pas légitimer ce qu’ils appellent « le vaniteux projet chinois ».

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