Longtemps rattachée à la couronne danoise, la Norvège devient suédoise en 1814, sous forme d’une union personnelle : les deux pays ont le même roi, mais la Norvège a son drapeau, sa constitution, son gouvernement.
Se développe alors un sentiment national et, sur le modèle de ce qui se fait ailleurs en Europe à la même époque, la nation norvégienne ressent le besoin de se doter d’une langue. La Cour et l’administration parlent et écrivent danois. Peu à peu ce danois administratif devient plus « norvégien » et est appelé riksmål (« langue du royaume »). En même temps, des linguistes élaborent une langue plus « norvégienne » à partir des dialectes du pays : le landsmål, (« langue de la campagne » ou « langue du pays »). La Norvège devient indépendante en 1905 et en 1930 les deux langues changent de nom : le landsmål devient le nynorsk (néo-norvégien) et le riksmål devient le bokmål (langue des livres). Les deux ont statut de langue officielle, à égalité.
Aujourd’hui, le bokmål est parlé par 85% de la population et le nynorsk par 15%. À une différence traditionnelle villes / campagnes s’ajoute maintenant une différence politique : les tenants d’une distance plus grande avec l’U.E. préfèrent parler nynorsk tandis que les tenants d’un rapprochement privilégient le bokmål.