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Le Sahara Occidental : le pays qui n’existe que sur les cartes

La région a été colonisée par l’Espagne à partir de 1884, les frontières du « Sahara espagnol » ont été délimitées par accords avec la France entre 1900 et 1912. La décolonisation est décidée par l’Espagne en 1975 et le retrait des troupes s’échelonne jusqu’en 1976.

En février 1976, le Front Polisario, qui lutte contre les Espagnols depuis 1973, proclame la République Arabe Saharaouie Démocratique : pour le monde entier le « Sahara espagnol » devient le « Sahara occidental ».

Mais auparavant, le 6 novembre 1975, le Maroc a organisé une « marche verte » pour affirmer ses revendications sur le territoire. Ceci conduit le 14 novembre aux Accords de Madrid qui partagent le territoire entre le Maroc (deux tiers Nord) et la Mauritanie. Depuis, le Front Polisario, aidé par l’Algérie, lutte contre l’armée marocaine qu’il considère comme une armée d’occupation. La construction entre 1982 et 1987 de plusieurs murs par l’armée marocaine matérialise la limite entre la zone « marocaine » et la zone « polisarienne ».

La RASD est membre de l’Union africaine depuis 1982 mais n’est reconnue ni par l’ONU, ni par l’Union européenne ni par aucun de ses membres.

Identité culturelle et identité nationale en Côte d’Ivoire

Après son indépendance en 1960, la Côte d’Ivoire s’est intégrée au commerce international grâce à ses exportations de cacao, de café, de fruits, de bois… Cette prospérité a attiré durant des décennies des immigrants venus des pays voisins : Burkina Faso (les plus nombreux), Togo, Guinée. À partir des années 1990, la crise économique ne permet plus à la Côte d’Ivoire d’offrir des emplois à tous ces migrants, un fort sentiment xénophobe se développe.

Ce rejet de l’étranger se combine avec les fractures ethniques internes à la Côte d’Ivoire. En effet, les ethnies sont nombreuses en Côte d’Ivoire et dans le Sud du pays (région la plus prospère avec Abidjan et les plantations) se développe un rejet de « l’homme du Nord » qui peut indifféremment être un Burkinabè ou un Ivoirien Malinké ou Dioula : les noms de famille sont similaires. À la fracture ethnique Nord/Sud s’ajoute une fracture religieuse : le Nord du pays est musulman alors que le Sud est chrétien.

Tous ces facteurs se combinent pour expliquer le rejet de la candidature d’Alassane Ouattara (pour défaut « d’ivoirité ») à la présidentielle de 2000 qui explique le conflit armé qui déchira le pays de 2002 à 2007.

La Casamance : une région ultra-périphérique du Sénégal

Évangélisée à la fois par des missions françaises et portugaises, la Casamance a été rattachée au Sénégal colonial assez tardivement, d’où une identité spécifique. La langue la plus répandue est le Diola alors que la région de Dakar parle Wolof. Les religions dominantes sont l’animisme et le christianisme alors que le reste du pays est majoritairement musulman. De plus, les liaisons terrestres avec la capitale étant impossibles du fait de la double frontière gambienne, la Casamance s’est toujours sentie « isolée », « abandonnée » par le reste du pays.

Depuis 1982 plusieurs flambées de violence secouent la région, le principal mouvement indépendantiste étant le MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance) mené par l’abbé Diamacoune Senghor. En 1995, la disparition de quatre touristes français porta la Casamance à la une de l’actualité hexagonale : l’armée sénégalaise et le MFDC se rejetant mutuellement la responsabilité de ces disparitions.
Depuis la mort de l’abbé Diamacoune en 2007, le MFDC a éclaté en trois factions armées rivales, ce qui complique les pourparlers de paix avec Dakar. La Guinée Bissau sert de base de repli pour les activistes qui se battent « contre les Nordistes ».

Géopolitique interne du Cameroun

Le Cameroun est un pays de transition entre l’Afrique occidentale et l’Afrique centrale. Malgré la réélection de Paul Biya pour un septième mandat présidentiel en octobre 2018, le pays semble de plus en plus instable.

La géographie ethnique camerounaise peut être mise en relation avec sa géographe physique. Au Nord, la région sahélienne est majoritairement peuplée d’éleveurs, notamment de Peuls (ici appelés Fulbé). Au Sud, dans les régions forestières, les populations bantoues (Bassa, Douala) sont majoritaires. L’Ouest, région de plateaux, est peuplé de Bamiléké et de Bamoun. Le pays est aussi traversé par une frontière religieuse : les musulmans (20% de la population) sont surtout au Nord alors que le reste du pays est chrétien (40% de catholiques, 25% de protestants).

Le Cameroun est officiellement un pays bilingue depuis l’intégration en 1961 de la moitié Sud de l’ancien Cameroun britannique anglophone (le Nord a préféré rejoindre le Nigeria). De 1961 à 1975, les deux étoiles du drapeau représentaient les deux communautés. Depuis 1975, il n’y a plus qu’une étoile… Les populations anglophones se considérant de plus en plus discriminées, certains groupes ont pris les armes et rêvent d’indépendance.


Enfin, le Nord est depuis une dizaine d’années déstabilisé par les actions terroristes du groupe islamiste Boko Haram dont les bases arrière sont au Nigeria.

Le Nigeria : une puissance économique ?

En 2016, le Nigeria a vu son PIB dépasser celui de l’Afrique du Sud, devenant ainsi la première puissance économique du continent. Cependant, l’économie nigériane repose essentiellement sur le pétrole, qui représente 95% des exportations du pays et 75% des revenus de l’État, qui détient 55% des filiales locales des multinationales qui en assurent l’exploitation. Depuis 2010, les États-Unis, qui étaient le principal client, ont réduit leurs importations, ce qui a obligé le Nigeria à diversifier ses exportations vers l’Inde, le Brésil ou l’Afrique du Sud. Même si la balance commerciale du pays est excédentaire, les échanges sont déséquilibrés : le Nigeria importe surtout des produits manufacturés.

Le pays est par ailleurs la première destination d’Afrique subsaharienne en ce qui concerne les investissements étrangers directs. Mais la croissance de ces investissements est freinée par l’importance de la corruption qui reste un énorme problème.

L’émigration vers les États-Unis et le Royaume Uni constitue à la fois un handicap et une chance pour le pays. Le départ de personnes diplômées est très préjudiciable, mais depuis quelques années un mouvement de retour au pays s’amorce. Les remises de la diaspora sont en revanche une source de revenus essentielle.

Le Nigeria, puissance militaire de l’Afrique de l’Ouest

La CEDEAO (Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest) intervient depuis les années 1990 dans de nombreux conflits. Le Nigeria étant l’État le plus peuplé de la CEDEAO et ayant les plus grosses capacités militaires, il a joué un rôle si important dans l’endiguement des guerres civiles ou la signature d’accords de paix qu’on a pu parler de pax nigeriana… Certains pays d’Afrique de l’Ouest ont dénoncé une volonté hégémonique du régime militaire nigérian au pouvoir de 1966 à 1999.

L’armée nigériane est ainsi intervenue à partir 1990 dans la guerre civile au Liberia : la CEDEAO a obtenu l’envoi de Casques Bleus et l’organisation de l’élection présidentielle de 1997. De même au Sierra Leone à partir de 1995, l’armée nigériane a participé au retour de la paix (1998). En revanche, l’intervention dans la guerre civile de Guinée-Bissau en 1998 n’a donné des résultats qu’à partir de l’arrivée de la mission de l’ONU en 1999.

Depuis le retour au pouvoir des civils, les interventions à l’étranger étant soumises à l’accord du Sénat, elles se font nettement plus rares. Ainsi, c’est en coopération avec l’armée française que le Nigeria est intervenu en Côte d’Ivoire en 2002 et au Mali en 2013.

Nigeria : la guerre du bétail

Au Nigeria, les conflits à propos des zones de pâturage se multiplient, impliquant le déplacement d’environ 300.000 personnes à l’intérieur du pays : des agriculteurs sédentaires fuyant devant les éleveurs qui viennent leur « voler » leurs terroirs.

Traditionnellement, les éleveurs semi-nomades peuls occupent le Nord-Est du pays, près du Lac Tchad. Mais la baisse du niveau de celui-ci, la sécheresse, l’augmentation de la population et les exactions du groupe islamiste Boko Haram ont poussé ces éleveurs vers les prairies fertiles du centre du pays, appelé Middle Belt. Les éleveurs peuls font régner la terreur afin de forcer les éleveurs locaux ou les agriculteurs à abandonner leurs champs : 2500 morts en 2016, plus de 3000 en 2017.
Les éleveurs peuls étant musulmans et les habitants de la Middle Belt étant majoritairement chrétiens, ce conflit est de plus en plus perçu comme un affrontement entre deux communautés religieuses, au lieu d’un affrontement entre deux mises en valeur des territoires. Cette grille de lecture s’est renforcée après l’exécution en pleine messe de 2 prêtres et 17 fidèles en avril 2018. De plus en plus de chrétiens accusent le président nigérian (musulman) Muhammadu Buhari de passivité.

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