Retour

Sud

📝 Mini-cours GRATUIT

La Bolivie d’Evo Morales

En décembre 2005, Evo Morales est élu président de la République de Bolivie.

En mai 2006, il publie un décret qui nationalise les hydrocarbures : l’objectif est que la majorité (80 %) des bénéfices liés à leur exploitation revienne à l’État. En 2006 la Bolivie adhère à l’Alliance bolivarienne. En 2009 un référendum approuve une réforme constitutionnelle qui transforme la République de Bolivie en État plurinational de Bolivie. La Constitution reconnaît désormais 37 langues officielles : l’espagnol et 36 langues amérindiennes.

En décembre 2009, Evo Morales est réélu pour un second mandat. Bien que le nombre de mandats présidentiels soit limité à deux, il se présente en 2014 arguant que son premier mandat date de la République, qu’il ne s’agira que de son second mandat sous l’État plurinational : il est réélu. Candidat à un quatrième mandat pour 2019, il perd le référendum de 2016 qui devait faire disparaître le nombre maximum de mandats (51,3 % de non), mais en 2017 le Tribunal constitutionnel bolivien abolit la limitation des mandats présidentiels.

L’État plurinational de Bolivie

Le 9 décembre 2007, l’Assemblée constituante de Bolivie adopte un projet de réforme constitutionnelle qui est approuvé le 25 janvier 2009 par référendum (environ 60 % de oui) : la « République de Bolivie » devient officiellement « État plurinational de Bolivie ».

36 langues amérindiennes accèdent au rang de langue officielle en plus de l’espagnol. L’espagnol est parlé par 60 % des habitants, les deux langues indigènes les plus utilisées sont le quechua (16 %) et l’aymara (10 %), toutes les autres langues officielles sont parlées par moins de 1 % de la population (plusieurs comptent moins de 10 locuteurs). Si l’utilisation de la langue du colonisateur est indispensable à la vie économique et sociale du pays, la promotion des langues indigènes est un signal politique fort à l’adresse des populations amérindiennes, plus ou moins discriminées au long de l’histoire du pays.

Dans le même temps, les édifices publics arborent désormais deux drapeaux : le drapeau officiel de la Bolivie et le « wiphala », drapeau carré traditionnel des ethnies andines aux couleurs de l’arc-en-ciel.

Drapeau d’État de la Bolivie


Wiphala, devenu second symbole de l’État



Les chutes d’Iguazú / Iguaçu : un pôle touristique, trois pays

Iguazú (orthographe espagnole) ou Iguaçu (orthographe portugaise) sont un site touristique de premier ordre formé de près de 300 chutes d’eau s’étalant sur plus de 3 km à cheval sur l’Argentine et le Brésil. En fait la région est à la frontière entre trois pays : le Brésil, l’Argentine et le Paraguay, ce qui implique des particularités dans la gestion et la mise en valeur du site.

Sur la zone touristique, deux parcs nationaux ont été aménagés : le parc national d’Iguazú côté argentin et le parc national de l’Iguaçu côté brésilien qui ont été inscrits au patrimoine mondial par l’UNESCO en 1984 et 1986. La majorité des chutes se situe du côté argentin, mais le trafic aérien est plus important du côté brésilien. La région, en situation très périphérique pour chacun des trois pays, est desservie par trois aéroports :

La rivalité São Paulo / Rio de Janeiro au Brésil

São Paulo est, de loin, la capitale économique du Brésil. Cette mégapole de 22M d’habitants (contre 12M seulement pour Rio) a un produit intérieur brut estimé à 430G$ (soit 21% du PIB du pays) ce qui en fait la 15ème ville mondiale pour la production économique selon les données de Global Metro Monitor. Rio ne produit « que » 177G$ (8,6% du PIB brésilien), ce qui la place à la 67ème place mondiale. Les deux aéroports de São Paulo cumulent 59M de passagers contre 25M pour les deux situés à Rio.

Mais si l’on regarde le classement des 10 plus grosses entreprises brésiliennes, 5 ont leur siège à Rio contre seulement 3 à São Paulo. Le groupe Globo, le plus puissant groupe audiovisuel d’Amérique latine a son siège à Rio : il est célèbre pour produire de nombreuses telenovelas qui sont vues dans le monde entier. À l’échelle mondiale, en terme d’image, Rio a un a avantage considérable sur sa rivale du fait du Carnaval ou de sites emblématiques (Copacabana, Pain de Sucre, Maracanã…). Si l’ensemble du Brésil a accueilli des matches lors de la Coupe du Monde 2014, c’est bien Rio seule qui a été choisie pour organiser les J.O. de 2016.

L’Amazonie : nouvel Eldorado pour le Pérou et la Bolivie ?

La Bolivie et le Pérou sont des États andins. Cela signifie que l’essentiel de la population et de l’économie est concentrée sur l’Altiplano (Bolivie) ou à la fois sur l’Altiplano et la côte Pacifique (Pérou).

En conséquence, la partie Est de ces deux pays, la plaine amazonienne, zone forestière jugée insalubre et mal reliée au reste du territoire, a longtemps été délaissée. Les deux gouvernements portent depuis deux décennies un nouveau regard sur ces régions, du fait des ressources naturelles qu’elles renferment : bois, bien évidemment, mais aussi minerais et gaz. L’exploitation de ces ressources donne naissance à des flux migratoires internes aux deux pays, mais aussi en provenance du Brésil voisin (populations plus habituées aux conditions climatiques). Les taux de croissance démographiques de ces régions sont impressionnants, mais la part qu’elles représentent dans la population nationale reste très modeste.

Les aspects négatifs sont nombreux. Cette exploitation se fait sous la forme d’une économie de prédation du type « ruée » vers un Far East avec toutes les formes de violence et de problèmes écologiques qui y sont associées. De plus, les liaisons avec le restent du pays sont faibles : le gaz exploité est plus souvent exporté vers le Brésil voisin qu’acheminé vers le cœur du pays.

L’espace « brésiguayen »

Le Paraguay est un pays peu peuplé : 8M d’habitants, une densité moyenne de seulement 17 hab/km$^2$. Face au Brésil (200M hab), il fait figure de « nain ». Il a d’ailleurs subi au XIXème siècle une véritable guerre d’extermination de la part de ses puissants voisins.

Le Nord-Est du pays est une région périphérique (à l’opposé de la capitale Asunción) forestière et peu peuplée. Chassés par le manque de terres (et l’impossibilité d’une éventuelle réforme agraire), par la concurrence avec les grosses fermes de l’agrobusiness, de nombreux paysans brésiliens (500 à 700000 selon les sources) ont franchi ces 50 dernières années la frontière orientale du Paraguay et se sont installés. Après avoir défriché la forêt, ils ont mis en place une monoculture intensive du soja sur le modèle de ce qui existe au Mato Grosso do Sul et au Parana voisins. D’où une économie transfrontalière qui déborde également sur l’extrême Nord de l’Argentine.

La conséquence la plus originale de la structuration de cet espace transfrontalier est la naissance et le développement d’une nouvelle langue : le portugnol (ou portughol), mélange spontané d’espagnol et de portugais…


La Grande Colombie : Un rêve panaméricain inachevé

Drapeau de la Colombie

Drapeau de l'Équateur

Drapeau du Venezuela

En 1819, le Vénézuélien Simon Bolivar proclame la naissance de la République de Colombie qui doit réunir la Nouvelle-Grenade (Colombie actuelle) et le Venezuela. En 1822, l’actuel Équateur se joint à cette république. Elle se dissout en 1830, l’année même de la mort de Bolivar. Pour la différencier de l’actuelle Colombie, cette entité politique est maintenant nommée « Grande Colombie ».
Aucun projet d’union n’a depuis été mené entre ces trois pays. Au contraire, des incidents frontaliers ont régulièrement opposé la Colombie et l’Équateur d’une part (2007-08), la Colombie et le Venezuela d’autre part (1987, 2008, depuis 2015). À l’heure actuelle, le Venezuela reste le leader de l’ALBA, organisation à laquelle l’Équateur appartient également. En revanche la Colombie demeure un allié indéfectible des États-Unis.
Seuls les drapeaux des trois pays gardent le souvenir de cette fugitive Grande Colombie, arborant les mêmes couleurs, avec officiellement les mêmes symboliques : jaune pour les richesses du pays (souvenir de l’Eldorado ?), bleu du ciel et de l’océan (ou des deux océans pour la Colombie), rouge du sang versé pour l’indépendance et la liberté.

Le Chili, nouvel Eldorado migratoire ?

Traditionnellement, le Chili n’était pas un pays à forte immigration, contrairement à son voisin argentin par exemple. En 2012, l’immigration ne représentait que 2,5% de la population du pays : 450000 habitants nés hors du pays sur un total de 19 M. La plupart des immigrés venaient des pays voisins : 100000 Péruviens (30 %), 60000 Argentins (17%), 25000 Boliviens (8%)…

Depuis 2015, la situation a complètement été bouleversée.

Environ 300000 Vénézuéliens sont arrivés au Chili du fait de la catastrophe humanitaire que connaît ce pays, ce qui les place désormais à la première place du classement des communautés d’origine étrangère. L’accueil de réfugiés vénézuéliens a été facilité par l’existence de liens historiques forts entre les deux pays : de nombreux démocrates chiliens avaient trouvé refuge au Venezuela durant la période Pinochet (1974-1990).

Plus surprenant, la troisième communauté immigrée est désormais celle des Haïtiens : ils sont 80000 en 2018. Il n’existe aucun lien historique ou culturel entre ces deux pays, mais la présence de 12000 militaires chiliens dans le cadre de la mission de l’ONU en Haïti depuis 2004 et l’ouverture d’un liaison aérienne quotidienne en 2014 ont été les éléments déclencheurs de ces flux migratoires.

Un port brésilien à Cuba

En 2014, le port de Mariel, situé à une vingtaine de kilomètres à l’Ouest de La Havane, a été inauguré conjointement par Raul Castro et Dilma Roussef. Ce port est devenu le symbole des nouvelles ambitions cubaines et de la collaboration entre le Brésil et Cuba.

Ce projet répond tout d’abord à la volonté de Cuba de diversifier ses partenaires commerciaux car la dépendance par rapport au seul Venezuela inquiète. L’objectif est de créer un hub régional où les porte-conteneurs pouvant traverser le Canal de Panama convergeraient et donc de concurrencer le port de Kingston (Jamaïque) qui joue actuellement ce rôle. Une Zone Économique Spéciale (sur le modèle chinois) va être créée à proximité du port et Cuba espère voir arriver de nombreuses entreprises étrangères.

La construction du port de Mariel a été financée à 65% par la banque publique brésilienne d’investissement. En échange, le Brésil a obtenu que l’essentiel des travaux ait été confiés à des entreprises brésiliennes, ce qui aurait permis de créer 150.000 emplois au Brésil. Ainsi, le Brésil se positionne très avantageusement en Amérique Centrale.


La Guyane : un fonctionnement migratoire à plusieurs échelles

La Guyane, département français situé en Amérique du Sud, est une portion de l’Union Européenne et donc à ce titre un espace attractif pour les flux migratoires.

Les flux d’entrée les plus importants sont des flux de proximité. Les immigrants viennent des pays voisins : Surinam et Brésil qui représentent respectivement 31% et 28% des entrées d’étrangers. La « pression migratoire » s’exerce donc sur la frontière Ouest (le Maroni) et la frontière Est (l’Oyapok).
Mais le système migratoire guyanais a aussi une dimension régionale caraïbe très importante. 25% des immigrants étrangers sont haïtiens. Les effectifs des migrants venant des petites îles telles que La Dominique, Sainte Lucie sont également importants. Ces flux depuis les Petites ou les Grandes Antilles se font rarement directement, le plus souvent avec une étape intermédiaire au Surinam.
Enfin, des flux migratoires importants se nouent entre la Guyane d’une part et d’autre part la Métropole ou d’autres DOM : ces migrants ne sont pas des étrangers. Si les flux avec la Guadeloupe ou la Martinique sont à l’échelle régionale, ceux avec la Métropole relèvent de l’échelle mondiale.

L’originalité de ces flux est qu’à ce niveau la Guyane a un solde migratoire négatif : plus de départs que d’arrivées.

Nomad+, Le pass illimité vers la réussite 🔥

NOMAD EDUCATION

L’app unique pour réussir !