Depuis les peintures rupestres, comme la Grotte Chauvet ou Lascaux, exécutées avec des pigments naturels, jusqu’aux créations artistiques numériques, comme Les Pissenlits de Michel Bret et Edmond Couchot, les matières et techniques conditionnent la matérialité des productions artistiques. Fresques, céramiques, mosaïques, sculptures en marbre, en ivoire, architectures aux chapiteaux d’ordres variés (dorique, toscan, ionique, corinthien) vont se développer sous l’Antiquité et certaines formes artistiques élaborées près de cinq siècles avant Jésus-Christ, perdurent encore aujourd’hui et sont considérées comme des modèles de beauté idéale, de beauté artistique.
Au Moyen Âge, l’Europe se peuple d’édifices religieux et civils. L’art gothique, véritable dentelle de pierre et de verre, témoigne de toutes les prouesses techniques déployées pour maitriser la matière. L’invention de la peinture à l’huile et de chevalet à la Renaissance, du tube de peinture à l’époque moderne et des liants acryliques ou vinyliques actuels, donneront aux peintres la possibilité de sortir de leur atelier, ce sera le pleinairisme et l’Impressionnisme, de modifier leurs gestes, comme Jackson Pollock, ou encore de quitter le support bidimensionnel pour investir des espaces entiers, comme les anamorphoses de Georges Rousse. L’art devient au XXe siècle, multimédia : photographie, vidéo et numérique se côtoient et se mixent. Installations et performances prennent vie, parfois, au sein d’architectures de plus en plus monumentales, que le béton armé et les poutrelles d’acier ont rendues possibles.