Les arts et la culture en Russie, puis en URSS sont marqués par les tensions et les complémentarités entre la volonté de s'inscrire dans le champ des grandes évolutions artistiques de l'Occident tout en exaltant les spécificités russes, puis socialistes.
À l'époque des tsars, on constate, dans tous les arts, la volonté de tenir son rang face aux autres grandes puissances occidentales. En littérature, de grands romans, comme ceux de Tolstoï, marquent la période. Des récits ayant pour cadre la Russie et ses spécificités adoptent la forme des grands récits romantiques et post-romantiques. En musique également, l'opéra, la symphonie sont adoptés par des musiciens comme ceux du « groupe des cinq ». En architecture, le néoclassicisme, empreint d'universalisme et héritier de l'époque des Lumières, fait place, à partir des années 1860, à une architecture historiciste mettant en œuvre des références russo-orthodoxes. À partir du début du XXe siècle, de grands collectionneurs comme Chtchoukine ou les frères Morozov s'ouvrent aux avant-gardes occidentales.
Dès les années 1910, des avant-gardes artistiques émergent en Russie, ainsi qu'un cinéma porté par des réalisateurs ambitieux. Ces avant-gardes sont adoptées comme art officiel par la propagande du nouveau régime bolchévique, avant que Staline n'impose, à partir de 1927, les canons du réalisme socialiste, contre l'art abstrait considéré comme bourgeois et intellectuel. Cet art de propagande, parfois porté par des artistes disposant d'une bonne maîtrise technique n'empêche pas qu'une création artistique libre existe, de manière clandestine, soit en URSS, soit en lien avec la diaspora.