L'Europe et le monde au XIXe siècle

• Première révolution industrielle : 1815-1880
  L’industrialisation est une phase de développement économique caractérisé par le développement de l’industrie. Ce mouvement est né en Angleterre dans la deuxième moitié du XVIIIè siècle s’étend rapidement à l’Europe au XIXè siècle.
  Cette grande transformation de l’économie européenne est appelée révolution industrielle.
  À l’origine de cette révolution, la machine à vapeur de Watt, créée en 1769, permet de faire fonctionner les métiers à tisser de l’industrie textile, mais aussi de faire avancer les locomotives. Cette machine à vapeur nécessite du charbon. Les grandes régions riches en charbon de l’Angleterre, du nord et de l’est de la France et de l’ouest de l’Allemagne (la Ruhr), se développent donc rapidement.
  Le développement des usines et du chemin de fer, notamment en France, transforment les villes. De nombreux paysans et artisans deviennent des ouvriers. Les propriétaires des usines font fortune. La société se transforme en même temps que l’économie.
  
  
• Deuxième révolution industrielle : 1880-1914
  À partir des années 1880, les progrès techniques connaissent une forte accélération. On assiste à une deuxième phase de développement industriel qu’on appelle la deuxième révolution industrielle.
  Cette deuxième révolution industrielle est fondée sur l’utilisation industrielle de deux nouvelles sources d’énergie, le pétrole et l’électricité. Des secteurs nouveaux se développent rapidement comme la chimie, l’automobile, l’aviation ou le cinéma.
  Les banques financent de plus en plus les projets des entrepreneurs. Le capitalisme industriel et financier se développe.
  L’utilisation du charbon recule et de nouvelles puissances économiques émergent : les États-Unis et l’Allemagne.

Au XIXè siècle, les Européens explorent des terres jusque-là encore inconnues de l’intérieur de l’Asie et de l’Afrique.

Dès 1830, les États européens, et notamment l’Angleterre et la France, relancent la conquête coloniale. Mais c’est surtout à partir des années 1870 que les pays européens se lancent dans une véritable « course aux colonies ».

L’Afrique est bientôt dominée par la France qui possède avec l’Afrique Occidentale Française (AOF) et l’Afrique Équatoriale Française (AEF) les plus vastes territoires sur ce continent. L’Angleterre est aussi très présente : elle domine l’Égypte, le Soudan, le Kenya et l’Afrique du Sud. Le reste du continent est sous domination belge, portugaise, allemande et italienne.

En Asie, en revanche, la situation est plus claire. Seules trois puissances sont réellement implantées. L’Angleterre domine les Indes, la France possède l’Indochine et les Pays-Bas ont conquis l’Indonésie.
L’Angleterre possède l’empire le plus vaste. La France le deuxième. La concurrence pour les territoires est source de nombreuses tensions à la fin du XIXè et au début du XXè siècle. Une guerre entre puissance coloniales est plusieurs fois évitée de justesse.

Un cas particulier, la conquête de l’Algérie : 1830-1870

En 1830, Charles X, alors roi de France, lance une expédition militaire contre l’Algérie et prend Alger. Petit à petit, les Français conquièrent les territoires environnants en dépit d’une forte résistance de la part des autochtones emmenés par l’émir Abd el-Kader.

En 1848, l’Algérie est annexée à la République française et est même divisée en trois départements : l’Algérois, l’Oranais et le Constantinois. L’Algérie est alors envisagée comme une colonie de peuplement. Les indigènes sont spoliés de leurs droits sur les terres au profit des colons français qui s’installent. Les villes se développent et le nombre de Français mais aussi d’Espagnols ou de Portugais progresse fortement à la fin du siècle. Une société coloniale se crée dans laquelle les Algériens n’ont que peu de place.

Abolition de l’esclavage dans les colonies françaises : 1848

L’esclavage avait déjà été aboli par la Révolution, puis rétabli par Napoléon. En 1818, c’est la traite négrière qui est interdite mais l’esclavage dans les colonies existe encore.
Il est finalement définitivement aboli par la IIè République en 1848. C’est Victor Schœlcher, un militant de la lutte contre l’esclavage, qui est l’auteur du décret mettant fin à cette pratique en dépit de l’opposition des riches propriétaires de plantations.

Cependant, le Code de l’indigénat est promulgué en 1881. C’est un ensemble de lois et de règlements visant à contrôler et réprimer les populations indigènes dans les colonies. D’abord rédigé pour organiser l’exploitation de l’Algérie, il est rapidement étendu à tout l’Empire français.

Au début du XIXè siècle, les États européens qui existent ne correspondent pas aux nationalités d’Europe. Certains empires abritent des minorités qui revendiquent leur indépendance. Certains pays comme l’Allemagne ou l’Italie sont divisés en plusieurs États.

Après 1815, les mouvements nationalistes se développent dans toute l’Europe. Ces mouvements gagnent en force et finissent par provoquer une vague de révolutions en Europe en 1848 : c’est ce qu’on appelle le « Printemps des Peuples ». Les rois parviennent à rétablir l’ordre dans la plupart des pays européens.

Cependant, certains pays vont naître des suites de ce mouvement de fond. À partir de 1852, le roi du Piémont Victor-Emmanuel II décide d’unifier l’Italie. Il annexe de nombreux territoires en Italie de 1859 à 1861 et se fait proclamer roi d’Italie. En 1867, il conquiert Venise et en 1870 Rome qui devient la capitale du pays.

À partir de 1862, le roi de Prusse Guillaume Ier et son chancelier Bismarck mènent une politique d’unification de l’Allemagne. Ils remportent une importante victoire à Sadowa en 1866 contre l’Autriche-Hongrie et contre la France en 1870. En 1871, Guillaume Ier est proclamé « Empereur des Allemands ».