La fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts d’un nouvel ordre mondial

La Seconde Guerre mondiale fut le conflit le plus meurtrier de l’Histoire avec 50 millions de morts, pour moitié des civils. 6 millions de Juifs ont péri ; l’URSS est le pays le plus touché, concentrant à elle seule la moitié des tués.

Le bilan matériel est catastrophique : villes martyrs rasées par les bombardements (Dresde en Allemagne, Londres au Royaume-Uni, Saint-Nazaire en France), 70 000 villages rasés en URSS, 2,7 millions de voitures (sur un total de 3 millions) perdues en France, etc. ; le coût est estimé à 600 milliards de dollars.

Le Japon est traumatisé par l’arme atomique. Ceci illustre également le lourd bilan moral du conflit ; le monde découvre avec stupeur l’horreur de la Shoah avec la libération des camps (Auschwitz le 27 janvier 1945).

Une justice internationale est mise en place avec les procès de Nuremberg (1945-1946) et de Tokyo (1946-1948) pour juger les responsables nazis et japonais.

La notion de crime contre l’humanité, posée par Raphaël Lemkin, devient un chef d’accusation.

Dès 1945, la charte de San Francisco pose les bases de l’Organisation des Nations Unies face à l’échec de la Société des Nations.

Les accords de Bretton Woods (1944) mettent en place une gouvernance internationale financière avec le système monétaire international (qui établit la suprématie du dollar, seule monnaie convertible en or), le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale.

Le GATT, créé en 1947 et ancêtre de l’Organisation Mondiale du Commerce, lutte contre le protectionnisme.

À l’échelle nationale, des États-providence, marqués par un interventionnisme étatique important dans le domaine socio-économique, voient le jour : création de la sécurité sociale en France en 1945, vagues de nationalisations conformément au programme du Conseil National de la Résistance (15 mars 1944).

La politique des 5D (dénazification, démilitarisation, décartellisation, décentralisation, démocratisation) crée une nouvelle Allemagne suite à « l’année 0 ».

Les tensions croissantes entre Juifs et Arabes en Palestine mandataire conduisent les Britanniques à s’en retirer.

En novembre 1947, l’ONU prévoit un plan de partage : le peuple juif, durement éprouvé par la Shoah, aura son État. Mais les États arabes contestent rapidement ce plan ; le 14 mai 1948, le sioniste David Ben Gourion proclame l’indépendance de l’État d’Israël.

Immédiatement commence la première guerre israélo-arabe, par laquelle Israël étend son territoire d’un tiers ; 800 000 Palestiniens fuient : c’est la Naqba.

Les Palestiniens étant soutenus par les États arabes, c’est tout le Proche-Orient qui s’embrase.

En Europe, les compromis de conférences de Yalta (février 1945) et Potsdam (juillet-août 1945) volent rapidement en éclat. La rupture entre les deux superpuissances s’affirme avec les doctrines Truman (containment pour endiguer le communisme du côté des États-Unis en 1947) et Jdanov (anti-impérialisme pour l’URSS).

Des alliances économiques (plan Marshall à l’ouest en 1947, CAEM/COMECOM à l’est en 1949) et militaires (OTAN en 1949 à l’ouest, Pacte de Varsovie en 1955 à l’est) se mettent en place.

Le monde se bipolarise à toutes les échelles (Allemagne et Berlin coupées en deux, avec la République Fédérale Allemande dont la capitale est Bonn à l’Ouest et la République Démocratique Allemande dont la capitale est Berlin-Est).

Le 25 février 1948, le « coup de Prague » voit la Tchécoslovaquie basculer dans le bloc de l’est, qui se renforce.