Après une période appelée les « âges sombres » (XIIIe s.- environ 750 av. J-C.) - lors de laquelle les Grecs n’écrivent plus et où l’on assiste à un réel repli démographique et commercial des communautés - les Grecs, divisés politiquement mais unis par la langue (ils parlent quatre grands dialectes et peuvent se comprendre entre eux) commencent une nouvelle phase de développement.
La reprise débute au VIIIe s. av. J.-C. L’écriture est à nouveau utilisée, grâce à l’adoption d’un alphabet sans doute emprunté aux Phéniciens. Les poèmes épiques l’Iliade et l’Odyssée, longtemps transmis oralement et récités lors des banquets et des fêtes religieuses, sont les premières œuvres à être mises par écrit par Homère, un aède (poète itinérant) dont on ne sait rien de certain.
Les œuvres d’Homère contiennent à la fois des éléments de la période mycénienne révolue depuis longtemps et des réalités des âges sombres. Ils sont difficiles à décrypter pour l’historien mais néanmoins indispensables. Ces poèmes qui racontent les hauts faits de héros quasi divins et les interventions des dieux possèdent une grande autorité et véhiculent la mythologie la plus vénérée par les Grecs tout au long de leur histoire, avec celle d’Hésiode, (la Théogonie, début VIIe s. av. J.-C.).
Une forte croissance démographique suit la reprise des échanges mais entraîne également une grave crise agraire (la sténochoria, rareté des terres), par manque de terres arables. Il en découlera de nombreuses déstabilisations et crises internes (stasis) dans les cités en formation, dont l’enjeu majeur est la possession de la terre.