La Russie voit s'affirmer le pouvoir impérial tout au long du XIXe siècle. Les tsars réaffirment leur rôle central dans un système autocratique. L'héritage politique byzantin et l'idée d'une Moscou « troisième Rome » restent des éléments fondateurs de l'idée impériale russe.

L'Église orthodoxe, contrôlée par le pouvoir, garantit l'esprit d'une monarchie de droit divin. Le pouvoir est toutefois marqué par les tensions entre un mouvement occidentaliste et un mouvement slavophile. Le premier est l'héritier des Lumières, et de la volonté de Pierre le Grand et Catherine II d'ouvrir la Russie vers l'Europe et d'en faire une puissance intégrée dans le concert des nations. Le fait que les tsars, au XIXe siècle, résident toujours à Saint-Pétersbourg, montre la permanence de ce mouvement.

Cette influence occidentale conduit certains souverains comme Alexandre II à entreprendre des réformes, comme l'abolition du servage en 1861, et à engager une modernisation des structures économiques. Mais l'émergence des nationalismes en Europe ravive un mouvement slavophile, marqué par l'idée d'une identité russe à cheval entre Europe et Asie.

Le couronnement du tsar, qui a lieu à Moscou, est une cérémonie qui montre le rôle mémoriel de l'ancienne capitale de l'État russe. La dynastie Romanov, au pouvoir depuis le XVIIe siècle, peine toutefois à enrayer l'émergence de mouvements d'opposition, marqués, pour certains, par des idées nouvelles comme le socialisme, l'anarchisme ou nihilisme.