Les causes générales de la décolonisation

La Seconde Guerre mondiale déstabilise les empires coloniaux :

Durant la guerre, les métropoles ont perdu leur prestige et toute leur autorité après une défaite contre l’Allemagne mais aussi le Japon. De plus, la participation des anciens combattants aux différentes guerres et le contact des intellectuels avec les puissances impérialistes vont entraîner l’effondrement de l’idée qui se faisait de l’homme blanc. Ainsi, après l’effort de guerre consenti, les colonisés attendent plus d’égard, plus de droits et plus de liberté.

La guerre froide est d’un apport considérable :

Les USA comme l’URSS s’opposent à la domination coloniale. L’URSS parce que les métropoles appartiennent au bloc occidental et que la colonisation est une forme de l’impérialisme qu’elle combat ; les USA parce qu’ils sont eux-mêmes issus d’une lutte victorieuse contre la métropole britannique mais surtout parce qu'ils craignent que les colonies ne se tournent vers le communisme.

L’ONU proclame le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » :

L’ONU va s’ériger en véritable défenseur de l'émancipation des colonies. La déclaration universelle des droits de l’Homme, adoptée en 1948 sera un point d’appui précieux pour les peuples qui réclament leur autonomie. En 1952, avec l’adoption du principe des peuples à disposer d’eux-mêmes, elle émet officiellement sa position sur la question.

Le rôle des élites locales :

De grandes figures comme Mohandas Gandhi, Patrice Lumumba, Sadate ou encore Léopold Sédar Senghor retournent contre la puissance coloniale les idées de liberté, de justice et d’égalité alors que d’autres comme Hô Chi Minh retiennent des idées européennes le marxisme mêlé de nationalisme pour adopter une logique révolutionnaire.

L’émergence de mouvements nationalistes :

Les mouvements nationalistes apparaissent sous la forme de partis politiques, de regroupements syndicaux, d’associations culturelles ou même de fronts de libération nationale. L’indépendance doit s’obtenir par la négociation ou par la lutte et dans ce dernier cas, les fronts de libération sont soutenus par l’extérieur.

La conférence de Bandoeng ou l’affirmation du tiers-monde :

En avril 1955, la conférence de Bandoeng débouche sur dix principes dont le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale. Bandoeng condamne le colonialisme sous toutes ses formes et prône le non-alignement aux blocs qui s’opposent dans la guerre froide.

La résignation progressive de la métropole :

Les métropoles qui ont longtemps eu du mal à se départir des colonies, sources de richesses et surtout symbole d’une grandeur passée, commencent à être divisées sur la question du maintien ou non de la domination. Peu à peu, leur position évolue en faveur de l’indépendance.