Retour

Les cités grecques à l'époque classique

🎲 Quiz GRATUIT

📝 Mini-cours GRATUIT

Athènes, l’exemple de la démocratie

Athènes est l’exemple le mieux connu de cité démocratique dans l’Antiquité. Le terme démocratie (le pouvoir exercé par le peuple) n’est au départ pas toujours bien vu et le terme d’isonomie « égalité de loi » semble mieux décrire le système athénien. Tous les citoyens participent en effet à la création des lois lors des votes d’assemblées mensuelles, c’est donc une démocratie directe. Les citoyens ont un égal droit de parole et les lois qui concernent toutes les décisions importantes de la cité sont votées à la majorité. L’Assemblée du peuple (l’Ecclésia) est souveraine. Les séances sont préparées par la Boulé, le Conseil, dont un dixième (50 personnes) siège en permanence.

Les citoyens rendent d'eux-mêmes la Justice, tour à tour, dans les tribunaux de l’Héliée et exercent les magistratures qui sont attribuées par tirage au sort. Les magistratures sont collégiales, durent un temps très limité d’un mois ou d’une année et ne sont pas reconductibles pour éviter corruption et abus de pouvoir. Les fonctions de la police sont également exercées directement par les citoyens, elles aussi tour à tour. Les seules magistratures électives et reconductibles sont les stratégies militaires, ce qui donne un grand pouvoir au stratège mais ce dernier ne conserve leur pouvoir que tant qu’ils conservent l’accord et l’aval du démos. Plus d’un grand stratège est ainsi éloigné du pouvoir et non reconduit. La démocratie athénienne évolue constamment au cours du Ve siècle, on y instaure d’abord l’ostracisme, l’éloignement pendant dix ans d’un personnage jugé dangereux pour la démocratie ou encore des misthoi (sing. misthos), des indemnités qui permettent aux plus pauvres de devenir prytane, de siéger à l’ecclésia, ou à l’Héliée. On obtient ainsi à partir des années 450 une démocratie directe très avancée, que l’on appelle aussi radicale.

Sparte, une constitution équilibrée

Sparte (ou Lacédémone) est un état territorial complexe qui s’éloigne du stéréotype de la cité grecque classique.

Les Spartiates sont des Doriens qui ont conquis la Laconie puis la Messénie, en asservissant les populations présentes. Il en résulte une société hiérarchisée et dominée par un petit nombre d’« égaux » (homoioi). Ces seuls citoyens de plein droit dominent les Périèques (sorte de citoyens incomplets) et les hilotes, esclaves attachés à leur terre, qui travaillent pour éviter que les égaux n’aient à le faire. La constitution spartiate est jugée l’une des meilleures par les penseurs grecs, qui sont pour la majorité athéniens, car elle a assuré une longue stabilité depuis son instauration par Lycurgue, législateur mythique. Ces sources dessinent un État idéal, fondé sur l’égalité des citoyens, l’éducation prise en charge par l’État, le poids inhabituel des femmes, le mépris des richesses et une vie en communauté. L’ensemble des institutions est tourné vers la guerre et forme un équilibre entre trois grands types de gouvernement. De nature monarchique, une double royauté possède des attributions militaires et religieuses. Les rois sont contrôlés par les Éphores ou Gardiens élus par acclamation chaque année. Les éphores possèdent des fonctions étendues (militaires, de contrôle) mais ils sont limités dans le temps et forment l’élément oligarchique du pouvoir. De nature démocratique, l’Apella ou Assemblée nomme les Éphores et approuve les lois ; elle est contrebalancée par la Gérousie (assemblée des Anciens).

Les cités grecques en guerre au Ve s

Les guerres entre cités sont nombreuses dès la période archaïque. En effet, le recours à la guerre est systématique en Grèce puisque les cités ont un très fort penchant pour la compétition sous toutes ses formes. Cependant, la première guerre d’ampleur de l’époque classique est défensive : il s’agit de se prémunir de l’avancée perse achéménide qui vise à mettre sous tutelle l’ensemble des cités grecques comme celles de Ionie, déjà soumises. Ces guerres dites médiques commencent par l’expédition de Darius défaite par les Spartiates et les Athéniens à Marathon, sur terre (490).

En 486, à la mort de Darius, son successeur nommé Xerxès reprend le projet. La conquête de la Grèce doit être la campagne emblématique qui le distinguera de son prédécesseur. En réponse, certaines cités grecques s’unissent dans une alliance défensive. En 483, à Athènes, Thémistocle convainc les Athéniens d’utiliser des mines d’argent à peine découvertes (les mines du Laurion) afin de fabriquer la plus grande flotte de Grèce. En 480, Athènes dispose de 200 trières qui sont à l’origine de sa puissance au Ve siècle. Ils triomphent lors des victoires de Salamine et d’Himère sur mer (480) et de Platées sur terre (479). De façon inattendue, la trentaine de cités grecques a réussi à repousser le géant perse. Ce conflit plus que tout autre a participé à créer un sentiment d’appartenance chez les Grecs mais elle donne à Athènes une puissance démesurée qui s'illustre par son désir d’hégémonie sur l’ensemble des cités grecques.

Face à la démesure d’Athènes, qui est à la tête de la ligue de Délos, originellement créée pour faire face aux Perses mais en réalité utilisée comme instrument de puissance, les alliés se révoltent. Les opposants (Sparte, Corinthe), quant à eux, se fédèrent. La guerre du Péloponnèse éclate (431), il s'agit là d'un conflit armé de grande envergure. À la différence des guerres médiques, les cités grecques se battent entre elles, soit pour obtenir l’hégémôn, soit de peur de perdre leur autonomie, mise en péril par la puissance athénienne toujours plus intransigeante. Au terme de nombreuses batailles alternée de trêves :

  • La guerre d’Archidamos (431-421) ou guerre de dix ans,
  • La paix de Nicias (421-413) (en fait surtout une guerre larvée par cités interposées)
  • La guerre de Décélie (413-404/01)

 Athènes est vaincue en 404 et son régime démocratique est discrédité.

La fin de la liberté des cités grecques

Après la guerre du Péloponnèse, une grave crise secoue les cités. Athènes en est la première victime. Les conditions imposées par Sparte sont drastiques : destruction des murs d’enceinte, soutien au régime oligarchique et tyrannique des Trente tyrans qui commettent de nombreux crimes et confiscations. La démocratie est rétablie mais la cité est déstabilisée. Le jugement du philosophe Socrate, condamné à mort par l’Assemblée, le démontre bien. L’ingérence perse déstabilise les rapports entre cités : les Perses fournissent de l’or d’abord aux Spartiates qui leur promettent le contrôle des cités ioniennes.

Le morcellement politique et les guerres continuent, animées par une nouvelle cité forte, Thèbes et son grand général Epaminondas qui s’oppose aux Spartiates aidés par les Perses. Il les renversera en 371 à Leuctres. Ces divisions laissent le champ libre au renforcement de la Macédoine et aux visées conquérantes de son roi ingénieux, Philippe II. Envoyé comme otage à Thèbes, Philippe apprend des Grecs et réforme son armée. Il sait jouer des divisions entre les cités et en 338 il est reconnu de toutes les cités grecques qui sont désormais soumises.

Nomad+, Le pass illimité vers la réussite 🔥

NOMAD EDUCATION

L’app unique pour réussir !