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Les sociétés d'Ancien Régime

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La noblesse, les noblesses

  • Noblesse d'épée : noblesse constituée par les « bellatores » qui combattaient dans la société médiévale. À l'époque moderne, outre « l'impôt du sang », elle est surtout caractérisée par la possession d'un fief de dignité et le fait de vivre noblement, ce qui permet une certaine ouverture de ce groupe social jusqu'à la moitié du XVIIe siècle.
  • Noblesse de robe : noblesse constituée par les titulaires d'un office ou charge dans la fonction publique. L'office est acheté par son titulaire qui jouit ensuite de ses revenus et peut en faire bénéficier un successeur moyennant une taxe. Très souvent, les nobles de robes investissent également dans la seigneurie foncière, rejoignant ainsi la noblesse d'épée.
  • Noblesse urbaine : possibilité qu'ont certaines villes, surtout dans le sud de la France, de faire reconnaître leur conseillers municipaux comme nobles. Cela conduit généralement à une certaine fermeture de ce corps social.
  • Dérogeance : fait de perdre le statut de noble, généralement lié au fait de devoir travailler pour survivre. Cela impliquait de payer des impôts comme les membres du Tiers-État. 

Les diversités du Tiers État

Le Tiers État, qui représente l'immense majorité de la population française sous l'Ancien régime, est extrêmement divers :

Dans le monde rural 

  • Gros fermiers : possèdent un attelage, des terres. Ils occupent souvent des postes-clefs dans l'administration seigneuriale et dans les institutions villageoises.

  • Laboureurs : paysans possédant des outils et des terres, qui leur procurent une aisance moyenne.

  • Petite paysannerie : quelques terres, mais nécessité d'un complément par l'artisanat ou le salariat.

  • Manouvriers : ouvriers agricoles vivant de salariat et soumis aux aléas de la conjoncture

Dans le monde urbain

  • Financiers : banquiers, investisseur commerciaux et immobiliers.

  • Haute bourgeoisie : professions libérales, rentiers, gros commerçants.

  • Bourgeoisie : gens de métiers.

  • Artisans : appartenant aux métiers jurés, dans le cadre des corporations.

  • Salariés : statut très variable, depuis une relative aisance jusqu'au précariat.

  • Domestiques : souvent issus du monde rural

Dans le monde rural comme dans le monde urbain, on trouve des déracinés et des errants, tributaires de l'assistance aux pauvres et des aléas d'un éventuel emploi. 

Le clergé, premier ordre du royaume

Le clergé se compose de plusieurs catégories de clercs :

  • Clergé régulier : moine et moniales, religieux et religieuses vivant suivant une règle (de saint Augustin, saint Benoît, saint François, saint Dominique).
    Sous l'Ancien régime, on trouve les ordres anciens, essentiellement appartenant à la famille des bénédictins. Dans le contexte de la réforme de l'Église dans le sillage du concile de Trente, certains ordres se réforment, comme les bénédictins dans le cadre de la la congrégation de Saint-Maur. D'autres ordres sont fondés au XVIe et XVIIe siècle et connaissent un grand succès, notamment parmi les religieuses, comme le Visitandines.

  • Clergé séculier : clercs responsables de l'encadrement des fidèles (à charge d'âme) ou assurant la prière publique (sans charge d'âme). Les évêques constituent le haut clergé. Ils sont  nommés par le roi depuis le concordat de Bologne en 1516. Les chanoines forment des chapitres desservant les églises cathédrales et collégiales. Les curés encadrent les paroisses, assistés par des vicaires. Enfin, les chapelains et altaristes vivent des offrandes liées à la célébration de messes. D'importantes diversités de revenus opposent ainsi haut et bas clergé.

Le clergé de France est le seul ordre disposant d'institutions permanentes.

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