Dès le début de la Première Guerre mondiale, la mobilisation de l’arrière est totale. Des entreprises comme Renault se reconvertissent pour répondre à la commande de l’Etat. Les économies européennes basculent rapidement vers des économies de guerre. Pour faire face aux dépenses de guerre, les États augmentent les impôts et lancent de grands emprunts nationaux. Les États-Unis prêtent aussi de l’argent à la France ou à l’Angleterre.

La guerre est longue et le maintien du moral des populations devient une priorité. La presse est censurée. Les courriers des soldats sont réécrits pour en supprimer les passages les plus pessimistes. L’État se livre à une propagande de tous les instants.

Les femmes prennent une part importante dans ce conflit. Elles sont déjà nombreuses dans les usines avant 1914. Elles remplacent les hommes dans la métallurgie, la mécanique et les usines d’armement. On les surnomme les munitionnettes. Elles prennent aussi la tête des exploitations agricoles. Certaines s’engagent comme infirmières (70 000 bénévoles côté Français) ou marraines de guerre (elles écrivent notamment des lettres aux soldats sans famille). Marie Curie crée des camions de radiologie (les « petites curies ») pour radiographier les blessés sur les champs de bataille.

Les sociétés en guerre souffrent : certaines régions sont bombardées (Reims, Lens, Laon) et l’usage de canons à longue portée (130 km) à la fin de la guerre permet aux Allemands de tirer sur Paris, ce qui cause peu de morts mais terrifie la population. Les réquisitions, le travail forcé, les pillages et les viols sont fréquents dans les régions occupées du Nord de la France et en Belgique. Les pénuries de nourriture et de biens de première nécessité (charbon) sont fréquentes. Le blocus naval exercé par l’Angleterre contre l’Allemagne a des conséquences désastreuses pour la population civile allemande.
Ces souffrances expliquent les vagues de grèves en Europe en 1917. On compte 700 grèves en France en 1917.