Le Congrès de Vienne de 1815 décide, avant Waterloo et la fin de l’épopée napoléonienne, du futur de l’Europe. L’Autrichien Metternich en est l’artisan. Les dynasties sont restaurées partout où l’armée napoléonienne les avaient renversées et les grandes puissances victorieuses – Autriche, Russie, Prusse, Royaume-Uni – redessinent les frontières de l’Europe à leur profit, sans tenir compte des revendications nationales (polonaises ou belges, par exemple). En France, la dynastie des Bourbons est rétablie sur le trône.

Cet ordre européen repose sur la Sainte-Alliance du 26 septembre 1815 entre l’Autriche, la Prusse et la Russie, prévoyant la répression de tout mouvement de contestation nationale. Le Royaume-Uni intègre cette alliance fin 1815. La France regagne la confiance de ses alliées en réprimant un mouvement révolutionnaire libéral en Espagne en 1823.

Partout en Europe, pourtant, des mouvements nationaux et libéraux se développent, inspirés des idées des Lumières et de la monarchie libérale anglaise (Burschenschaften en Allemagne, Carbonari en Italie). Certains de ces mouvements optent rapidement pour la lutte armée comme les Grecs contre l’Empire ottoman à partir de 1821. Le massacre de Chios en 1822 pousse les Européens à aider les Grecs dans leur lutte. Une vague de révoltes éclate en Europe en 1830 : Polonais, de Russie, Allemands et Italiens d’Autriche, Belges. Tous ces mouvements sont réprimés violemment. Avec les « Trois Glorieuses » peintes dans La liberté guidant le peuple par Eugène Delacroix, la France bascule fin juillet 1830 dans une monarchie libérale : Louis-Philippe Ier d’Orléans, issu d’une branche cousine des Bourbons, devient roi des Français. C’est le début de la Monarchie de Juillet, qui se termine en 1848. 

En 1848, l’Europe connaît une nouvelle vague révolutionnaire. On appelle cette vague libérale et nationale le « Printemps des peuples ». Le 13 mars 1848, une révolte éclate à Vienne. L’Autriche est alors considérée comme l’État le plus stable et le garant de l’ordre européen. C’est le signal au début d’une vague révolutionnaire en Europe : dans les États allemands et italiens, les insurgés obtiennent l’adoption de constitutions libérales. À Rome et à Venise, les Républicains prennent même le pouvoir. Tchèques, Hongrois et Roumains se révoltent en Autriche, obligeant cet État à reconnaître certains droits à ces minorités.

Dans l’ensemble, les mouvements révolutionnaires sont sévèrement réprimés. La France rétablit le Pape à Rome tandis que l’Autriche rétablit l’ordre dans le reste de l’Italie. Le roi de Prusse refuse même la couronne qui lui est proposée par un parlement élu. Seuls le Piémont-Sardaigne et la Prusse conservent leurs constitutions. En dépit de son bilan mitigé, le « Printemps des peuples » montre la fragilité des monarchies et annonce les futures transformations de l’Europe (IIè République en France et unification allemande et italienne).