La France s’urbanise doucement au cours de la période. On passe ainsi de 9 à 11,6 millions de citadins entre 1851 et 1866. La population des villes industrielles augmente beaucoup plus fortement comme Saint-Étienne, qui passe de 56 000 à 110 000 habitants entre 1851 et 1872.

Les villes se transforment aussi. Le préfet Georges Eugène Haussmann est chargé par Napoléon III de profondément transformer Paris. La ville encore médiévale est en chantier pendant près de 20 ans. Haussmann mène ces travaux avec des ambitions hygiénistes, sécuritaires et esthétiques : hygiénistes par la destruction de dizaines de milliers de logements considérés comme malsains et la réduction du nombre de rues étroites ; sécuritaires par le percement de grandes avenues plus faciles à contrôler en cas de révolution ; esthétiques avec l’aménagement d’espaces verts, la création de perspectives et d’immeubles au style uniforme. Ce modèle de rénovation s’impose dans de nombreuses villes de France comme Bordeaux, Lille, Marseille ou Lyon.

Toutefois, la France reste un pays rural. Plus de 70% de la population vit encore dans les campagnes. Plusieurs facteurs concourent à un âge d’or rural : le développement des chemins de fer et l’arrivée de l’électricité en fin de période ; les travaux d’assainissement (dans les Landes ou en Sologne), le développement des exportations de produits agricoles. La production agricole est multipliée par deux sous le Second Empire. Le trop-plein de population dans les campagnes se solde par l’exode rural de la population des ouvriers agricoles.
Plus généralement, les conditions de vie du monde ouvrier se dégradent. Le développement de l’usine mène à la prolétarisation des artisans et les enferme dans la précarité. La capacité d’épargne est limitée par des salaires faibles et dépendants de la conjoncture économique fragile.

En 1864, le Manifeste des Soixante revendique de meilleures conditions de vie pour les ouvriers. Napoléon III prend alors des mesures sociales comme le développement des mutuelles ou l’autorisation de la grève en 1864. Les relations sociales restent toutefois tendues comme le rappellent les grèves violentes au Creusot en 1870, par exemple.