La Deuxième Guerre mondiale est un moment clé de l'histoire de l'URSS, lui permettant de devenir l'une des deux superpuissances et d'accomplir ainsi les ambitions impériales qui étaient celles du tsar. En 1939, Staline conclut un pacte avec l'Allemagne nazie et partage avec elle l'Europe orientale. Mais l'attaque allemande de 1941 le conduit à mobiliser le potentiel de son pays contre l'envahisseur et à conclure une alliance avec les puissances occidentales.

La reconquête du pays est suivie par un écrasement de l'Allemagne nazie, sur son flanc est, par le « rouleau compresseur soviétique ». L'Armée rouge est la première à entrer dans Berlin en 1945. Dans les pays de l'Europe de l'Est libérés par l'Armée rouge, l'URSS contrôle rapidement l'économie et la vie politique, alors que Staline trace de nouvelles frontières occidentales permettant de reconquérir une part importante des zones perdues en 1918.

Le régime soviétique est ainsi le seul totalitarisme non seulement à survivre à la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi à siéger dans le camp des vainqueurs et à dominer une part conséquente du monde jusqu'aux années 1980. En ce sens, il dépasse, grâce à une idéologie internationaliste, les plus grandes ambitions des tsars, limitées par leurs justifications liées aux identités civilisationnelles slaves et orthodoxes.