Le bilan de la Première Guerre mondiale est catastrophique pour l’Europe. On compte 9,7 millions de morts chez les soldats, 8,9 millions chez les civils des suites des combats, des famines, du génocide arménien et de la grippe espagnole de 1918-1919. Il y a aussi $600~000$ veuves de guerre en France et plus d’1 million d’orphelins. S'y ajoutent enfin 20 millions de soldats blessés, dont beaucoup sont invalides ou défigurés (les « gueules cassées »). Conséquence de la guerre, la natalité chute et provoque des « classes creuses », privant l’Europe de millions de naissances.
Sortir de la guerre est d’autant plus difficile que des régions entières ont été ravagées par les combats (Lorraine, Nord, nord-est de l’Italie, Russie européenne). La production de blé a baissé de 20% et la production industrielle de 40% entre 1913 et 1918 en Europe. Les États sont fortement endettés auprès de leurs populations ou auprès d’autres Etats comme les Etats-Unis. Les Etats endettés émettent beaucoup de monnaie ce qui se traduit par une forte inflation (notamment en Allemagne au début des années 1920) et le renchérissement du coût de la vie.
La Première Guerre mondiale signe la fin des grands empires centraux (Allemagne, Autriche, Empire ottoman) et la naissance de nombreux États qui en sont issus (Yougoslavie, Tchécoslovaquie, Pologne). L’Allemagne paie le plus lourd tribut à la guerre. Le Traité de Versailles (1919) la désigne comme responsable de la guerre : elle est amputée de nombreux territoires (à l’est notamment), elle est privée de ses colonies et du droit à constituer une armée ; la Rhénanie est occupée par les alliés.
Une révolution communiste a éclaté en Russie en 1917. Elle provoque l’exode de 1,5 million de « Russes blancs » partisans du Tsar. Elle provoque aussi une guerre civile entre partisans de la révolution et partisans du Tsar. Après la guerre, une vague révolutionnaire touche l’Europe (dont l’Allemagne avec le mouvement spartakiste). Ces mouvements révolutionnaires européens sont réprimés dans le sang.
Pour les vainqueurs, la victoire est amère et pour les vaincus, la défaite est inacceptable du fait des sacrifices consentis et des conditions imposées par le traité de Versailles, considéré par les Allemands comme un « Diktat ».