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Un tournant social, politique et culturel, la France de 1974 à 1988

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Les débuts de l’alternance et la première cohabitation

En 1974, Valéry Giscard d’Estaing devient le premier président non gaulliste (centre droit) de la Ve République. Il incarne une première alternance mais aussi un renouveau et un rajeunissement de la classe politique (il est élu à 48 ans).

Dès 1974, il abaisse l’âge de la majorité de 21 à 18 ans. En 1981, il est battu par François Mitterrand, lors d’une « vague rose », portée par les jeunes.

Le Parti Socialiste fait abolir dès 1981, avec le garde des sceaux Robert Badinter, la peine de mort, malgré l’opposition de 60 % des Français. L’âge de la retraite est baissé de 65 à 60 ans ; des entreprises sont nationalisées, une 5e semaine de congés payés est octroyée.

Très vite le contexte économique change, avec la fin des Trente Glorieuses. C’est le « tournant de la rigueur » de 1983. Cela entraîne une défiance vis-à-vis du politique : montée de l’abstention et des extrêmes (le Front national, créé en 1972, obtient 35 députés en 1986, grâce à l’introduction d’une dose de proportionnelle aux législatives).

Lors de ces mêmes élections, François Mitterrand perd sa majorité : la droite devient majoritaire et Jacques Chirac est nommé premier ministre ; c’est la première cohabitation, qui dure jusqu’en 1988. Elle pousse à une redéfinition des prérogatives entre président (diplomatie, défense, représentation de l’État) et premier ministre (politique intérieure).

De nouveaux droits pour les femmes et une immigration remise en question

En 1975 la législation de l’Interruption Volontaire de Grossesse (loi Veil) s’inscrit dans la continuité de la loi Neuwirth de 1967 qui autorisait la contraception, donnant ainsi aux femmes la possibilité de disposer de leur corps.

En 1975 également, le divorce par consentement mutuel devient possible.

La découverte du Virus d’Immunodéficience Humaine (VIH, responsable du SIDA) par le professeur Luc Montagnier en 1983 remet en cause la libération sexuelle amorcée en mai 1968 ; des campagnes de prévention s’ensuivent, ainsi que des politiques de lutte pour l’intégration des malades.

Dans le même temps, l’immigration devient un enjeu politique majeur. Avec la fin du plein-emploi, les conditions d’immigration sont durcies dès 1974 ; en 1976, le regroupement familial facilite la venue des familles des immigrés déjà présents sur le sol français.

L’intégration de la deuxième génération pose problème : marginalisés dans des banlieues défraîchies, ses membres protestent notamment lors de la Marche des Beurs partie de Vénissieux (près de Lyon) en 1983.

La massification de l’enseignement et d’une culture populaire

L’explosion de 1968 était liée à l’incapacité des universités à accueillir l’ensemble des étudiants issus du baby-boom, d’autant plus dans un contexte d’accès aux études supérieures devenu massif pour les filles.

La création d’antennes universitaires permet de pallier ce déficit.

Le secondaire est quant à lui réorganisé par la loi Haby de 1975 qui établit le collège unique et l’instauration en 1985 d’un bac professionnel pour atteindre l’objectif fixé par J.-P. Chevènement (ministre de l’Éducation) : « 80 % d’une classe d’âge au bac ».

Sur le plan culturel, le monopole d’État dans l’audiovisuel recule avec le démantèlement de l’ORTF (Office de Radiodiffusion-Télévision Française créé en 1964) en 1974.

En 1982, les radios libres sont autorisées ; la 1ère chaîne privée est créée en 1984 (Canal Plus) et la Une est privatisée en 1987, devenant TF1.

La démocratisation de la culture est soutenue par l’État avec la création d’un Ministère propre dès 1981, incarné par Jack Lang : fête de la musique dès 1982, journées du patrimoine en 1984, la même année que la pyramide du Louvre de l’architecte Ieoh Ming Pei.

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