Retour

Une nouvelle donne géopolitique : bipolarisation et émergence du tiers-monde

🎲 Quiz GRATUIT

📝 Mini-cours GRATUIT

Un monde qui se bipolarise

Les deux blocs se structurent et cherchent à s’étendre. En Amérique Latine, la révolution cubaine de 1959 portée par Fidel Castro donne à l’URSS un nouvel allié aux portes de son rival états-unien ; Che Guevara diffuse les idées communistes en Amérique Latine mais aussi au Congo.

La Chine communiste s’ancre dans le bloc de l’est dès sa proclamation. Face à la crainte d’un effet-domino, les États-Unis poursuivent le containment avec de nouvelles alliances militaires : ANZUS avec Australie et Nouvelle-Zélande en 1951, OTASE en Asie du sud-est en 1954, Pacte de Bagdad au Proche-Orient en 1955, traité avec le Japon en 1951.

À l’intérieur, le maccarthysme constitue une chasse aux sorcières ciblant les communistes, et notamment le monde du cinéma hollywoodien au début des années 1950.

Les démocraties populaires sont quant à elles soviétisées. De part et d’autre, une guerre de propagande fait rage. URSS et États-Unis s’affrontent dans une course à l’armement : 1ère bombe atomique soviétique en 1949, bombe H (1952 pour les États-Unis, 1953 pour l’URS), 1ers missiles intercontinentaux soviétiques (1957).

Cette compétition se traduit aussi par une course à l’espace : les Soviétiques dominent dans un premier temps (1er satellite Spoutnik en 1957, 1er homme Gagarine dans l’espace en 1961) mais sont devancés en 1969 par les États-Unis (1er alunissage).

La rivalité concerne également le domaine du sport : de 1952 à 1988, l’une des deux superpuissances est systématiquement en tête des Jeux Olympiques.

La guerre froide se traduit par des conflits entre blocs et au sein des blocs.

La guerre de Corée (1950-1953) voit le sud soutenu par les États-Unis s’opposer au nord, soutenu par l’URSS et la Chine ; elle débouche sur la partition de la péninsule.

En 1961, le mur de Berlin, destiné à freiner l’émigration vers cette enclave occidentale dans le bloc de l’est, sépare les familles allemandes pendant 28 ans.

La crise des missiles de Cuba en 1962 part de l’installation de missiles soviétiques tout près de la Floride ; le monde échappe de peu à la guerre nucléaire.

Le téléphone rouge est installé : c’est le début de la Détente. La guerre du Vietnam, commencée en 1955, se poursuit néanmoins jusqu’en 1975 : le Sud, allié des États-Unis, est vaincu par le Nord, communiste.

Cette guerre traumatise les États-Unis et explique des manifestations pacifistes, notamment en 1968. Cette année marque un tournant avec des contestations dans les deux blocs : assassinat de Martin Luther King aux États-Unis dans un contexte de déségrégation, mouvements étudiants et ouvriers en France et en Italie, massacre d’étudiants à Tlatelolco au Mexique ; à l’est, le Printemps de Prague (Tchécoslovaquie) est brutalement réprimé par les troupes du Pacte de Varsovie.

L’affirmation de nouveaux États sur la scène internationale : tiers-monde décolonisé et Chine

Les guerres mondiales ont montré la faiblesse des colonisateurs et renforcé les mouvements indépendantistes (Parti du Congrès en Inde, Étoile nord-africaine en Algérie).

L’élite coloniale, formée en Occident, aspire à plus de libertés, conformément au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Le contexte international favorable, avec le soutien des États-Unis, de l’URSS et de l’ONU, favorise cette décolonisation.

Trois grandes phases peuvent être identifiées : 1945-1955 (Asie du sud et Moyen-Orient), 1955-1964 (Afrique du nord puis subsaharienne, avec 18 États prenant leur indépendance en 1960), 1965-1990 (Afrique australe, Antilles, Pacifique).

Certaines décolonisations sont relativement pacifiques (Tunisie et Maroc en 1956) ; d’autres se font au prix de tensions ou de guerres civiles (partition de l’Inde et du Pakistan en 1947). Dans certains cas, les métropoles engagent dans de coûteuses guerres (guerre d’Indochine entre 1946 et 1954, guerre d’Algérie entre 1954 et 1962).

Les pays nouvellement décolonisés forment un « tiers-monde » et refusent la bipolarisation.

Les conférences de Bandung (1955, Indonésie) et de Belgrade (1961, Yougoslavie) fondent ce mouvement des non-alignés, porté par Nehru (Inde), Nasser (Égypte), Tito (Yougoslavie) et Sukarno (Indonésie).

La Chine s’affirme également, avec Zhou Enlaï, ministre des Affaires étrangères de Mao, qui promeut une troisième voie et cherche de nouveaux alliés.

La République Populaire de Chine, proclamée le 1er octobre 1949 par Mao, est reconnue par l’URSS et rompt son isolement progressivement : reconnaissance par la France en 1964, par l’ONU en 1971 (elle y remplace Taïwan), par les États-Unis en 1978 à l’issue de la « diplomatie du ping-pong »).

Un Proche et un Moyen-Orient sous tension

Les deux grands, conscients de l’enjeu stratégique du Moyen-Orient profitent de la crise de Suez en 1956 pour évincer les puissances occidentales et étendre leur sphère d’influence : alors que Nasser a nationalisé le canal de Suez, l’opération franco-britannique, soutenue par Israël, pour en reprendre le contrôle, est un fiasco diplomatique.

Le Moyen-Orient se bipolarise : Turquie, Pakistan et Iran dans le camp occidental (Pacte de Bagdad, OTAN pour la Turquie) ; Égypte, Syrie, Irak et Palestine côté soviétique.

Les crises répétées entre Israël et ses voisins dans les années 1960 (détournement des eaux du Jourdain) débouchent sur une nouvelle guerre.

En 1967, la Guerre des Six-Jours s’achève par une nouvelle victoire israélienne et des gains territoriaux (Sinaï, Gaza, plateau du Golan, Cisjordanie). L’ONU est impuissante.

Syrie et Égypte se lancent dans un nouveau conflit contre Israël en 1973, pendant la fête juive de Yom Kippour. Grâce au soutien des États-Unis, Israël l’emporte à nouveau. Mais le monde arabe veut faire pression sur l’Occident : l’OPEP multiplie par 6 le prix du baril de pétrole en deux mois.

Nomad+, Le pass illimité vers la réussite 🔥

NOMAD EDUCATION

L’app unique pour réussir !