Nous avons, certes, peu de recul pour parler du théâtre du XXIe, toutefois certaines pièces ainsi que de nouvelles tendances ont déjà marqué ce début de siècle.

En ce qui concerne la comédie, adieu trio vaudevillesque et salons bourgeois, à l’instar des pièces de la fin du XXe, la scène devient le décor de ce que l’on pourrait nommer « les comédies entre amis » d'où surgissent des répliques piquantes et acerbes. Néanmoins, sous couvert de déjeuners ou dîners aux allures conviviales et détendues, les situations malsaines qui se dégagent révèlent des aspects moins plaisants de notre société. En voici quelques exemples :

  • Un Petit jeu sans conséquence de Jean Dell et Gérald Sibleyras, 2002.
  • Le Prénom (2010) ou Un dîner d’Adieu (2014) de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière.
  • Le Jeu de la vérité (2005), L’Appel de Londres (2014) ou encore Le Temps qui reste (2017) de Philippe Lellouche.


En ce qui concerne le théâtre engagé
, la digne représentante pour la seconde moitié du XXe et le début du XXIe restera, sans contestation aucune, Ariane Mnouchkine avec le Théâtre du Soleil fondé en 1964. En 2003, avec Le Dernier caravansérail, le Théâtre du Soleil propose le récit de personnes en exil fuyant leur pays. En 2016, avec l’œuvre collective Une Chambre en Inde, Ariane Mnouchkine veut, sur un mode plutôt léger, proposer une réflexion au sujet des attentats qui ont lieu en France le 13 novembre.

Ces derniers temps, se dessine aussi une nouvelle tendance propulsant sur scène la vie de personnes réelles qui ont marqué les esprits ou l’histoire. En effet, comment ne pas parler de cette pièce aux 5 Molières, Edmond d’Alexis Michalik, représentée pour la première fois en 2016 au Théâtre du Palais Royal ou de La Machine de Turing de Benoît Solès créée en 2018 pour le Off d’Avignon et récompensée de 4 Molières...

Aujourd’hui, les frontières entre les genres semblent totalement abolies. Il en va de même pour les frontières entre les arts : les arts du cirque, les arts de la rue, les montages vidéo, les musiciens, les chanteurs sont intégrés aux pièces. Ils n’illustrent pas, mais participent à la trame. On parle de performance, on travaille sur le hors-champ, on mise sur la transversalité entre les arts.

Le rôle du metteur en scène lui-même s’est profondément modifié, il n’est plus celui qui donne à voir son interprétation d’un texte, il tend à être lui-même le faiseur de spectacles dans lesquels danse, musique et cinéma se mêlent. À l’exemple d’Ariane Mnouchkine, on parle aussi beaucoup de collectif. Tout le monde met la main à la pâte pour créer. Le dramaturge tel qu’on l’entendait tend à disparaître et le théâtre cède place à la notion de théâtralité.