À l’origine de la tragédie grecque, il y a les Dionysies pour célébrer le culte de Dionysos. Ses origines sont donc sacrées. Ainsi, le théâtre serait né de l’élargissement de rituels donnés en l’honneur du dieu du vin.

Selon Aristote, dans La Poétique, les auteurs de dithyrambes (= chants religieux lyriques débordant d’ivresse exécutés par un chœur d’hommes) auraient peu à peu délaissé ces chants lyriques exprimant le désordre pour se tourner vers des textes plus amples offrant une réflexion sur l’homme.

L’origine du mot « tragédie » signifiant « chant du bouc » reste néanmoins assez incertaine. Dans La Tragédie grecque, œuvre de référence, Jacqueline de Romilly remet en cause les hypothèses associant trop facilement le bouc au culte de Dionysos.

À Athènes, chaque année, se déroulent deux fêtes annuelles, les Dionysies, fêtes de printemps, et les Lénéennes, vers décembre, au cours desquelles un concours de tragédie a lieu. Sur scène, les rôles de femmes sont tenus par des hommes, les comédiens portent des masques et le chœur a une place prépondérante. Les tragédies grecques alternent parties chantées, récitées et parlées. Leur but est d’atteindre la catharsis : la purgation des passions en inspirant terreur et pitié chez les spectateurs. Chaque jour, un auteur fait représenter, en plein air, trois pièces à la suite.

Trois grands auteurs grecs ont marqué l’histoire de la tragédie grecque classique :

  • Eschyle (525 avant J.-C. et 456 avant J.-C.), dont on a gardé 7 pièces, a écrit la première tragédie conservée par les Anciens, Les Perses, jouée en 472 avant J.-C. Il s’agit de la seule pièce qui nous soit parvenue portant sur un sujet historique, la victoire de Salamine, et non pas mythologique. Parmi les pièces d'Eschyle, on peut citer son unique trilogie : L’Orestie dans laquelle s’abat la sanglante malédiction des Atrides. L'Orestie se compose des trois pièces suivantes : Agamemnon, Les Choéphores et Les Euménides.

  • Sophocle (né entre 496 avant J.-C. et 494 / mort en 406 avant J.-C.) dont 7 pièces également ont été conservées sur 123 accorde plus d'importance à la représentation scénique en elle-même. Il crée la toile de fond, introduit un troisième acteur et fait porter à 15 au lieu de 12 le nombre des choreutes. Chez Sophocle, l’homme est en proie aux conflits moraux, ce qui explique l'attrait de la psychanalyse pour cet auteur.
    Parmi ses tragédies, on peut citer :
    Antigone, Œdipe Roi, Électre, Œdipe à Colone.

  • Euripide (480 avant J.-C. et 406 avant J.-C.) est l’auteur de 17 pièces conservées, si on ne compte pas Rhéos dont l’authenticité n’est pas avérée. Comparé à Sophocle et Eschyle, Euripide n’a pas eu le succès de ses prédécesseurs de son vivant. On lui reprochait trop de ruses, de scènes de reconnaissance et la facilité de certains de ses dénouements ayant recours à des « Deus ex machina ». Pourtant, la postérité a conservé plus de pièces d’Euripide que d’Eschyle et Sophocle réunis, preuve que ses tragédies ont séduit les générations suivantes. On peut citer parmi ses œuvres : Médée, Andromaque, Les Troyennes, Hélène, Oreste, Les Bacchantes