Importé de Grèce vers le milieu du IIIe siècle avant J.-C., le théâtre à Rome a lui aussi une fonction religieuse à ses débuts, très vite délaissée par les Romains au profit de sa dimension artistique et spectaculaire.

Longtemps, les représentations théâtrales se jouent également en plein air dans des théâtres, certes provisoires, mais déjà très élaborés. En 55, l’empereur Pompée fait construire à Rome le premier théâtre de pierre d’une capacité de 30 000 places.

Si les représentations ont toujours lieu au cours des Ludi – jeux publics en l’honneur des dieux offerts par des magistrats à des fins de propagande politique – ou lors d’occasions plus solennelles comme les Triomphes, le nombre de jours consacrés aux jeux ne cesse d’augmenter avec le temps à Rome : sous l’empereur Marc-Aurèle, 135 jours de jeux sont comptabilisés dans l’année.

Tout comme en Grèce, seuls les hommes ont le droit de jouer sur scène. À Rome, ce sont des esclaves formés aux techniques théâtrales qui, à l’image des gladiateurs, sont de vraies célébrités.

Les costumes, les masques et les perruques sont très codifiés afin de permettre aux spectateurs d'identifier rapidement toute une galerie de personnages stéréotypés : le vieillard, le jeune homme, l'esclave... Une distinction s'opère également entre les masques employés pour la comédie, la tragédie, le drame satyrique, et ceux utilisés pour les danseurs.

Dès le IIe siècle avant J.-C., le théâtre va prendre un essor considérable à Rome. Deux grands auteurs de comédie s’illustrent : Plaute et Térence. Quant à la tragédie romaine, neuf pièces de Sénèque uniquement sont parvenues jusqu’à nous.

  • Plaute (254 avant J.-C. / 184 avant J.-C.) est, à l’instar de Molière ou Shakespeare, auteur, directeur de troupes et entrepreneur de spectacles. Sur environ 130 pièces écrites, dont certaines s’inspirent elles-mêmes de l’auteur grec Ménandre, malheureusement 20 seulement ont été sauvées. Quelques-unes sont restées célèbres car elles ont été une source d’inspiration pour nos dramaturges français. C’est le cas de L’Aulularia (La Marmite) partiellement adaptée par Molière dans L’AvareAmphitruo (Amphitryon), repris par Molière et Giraudoux ou encore Miles Gloriosus, pièce qui inspire à Corneille le Matamore de L’Illusion comique.

  • Esclave carthaginois affranchi, Térence (185 avant J.-C. / 159 avant J.-C.) n’est âgé que de 20 ans lorsque sa première pièce, L’Adrienne, est jouée. Auteur de 6 pièces toutes conservées, Térence reste fort attaché à ses modèles grecs. Son théâtre, apprécié par un public de gens lettrés, s’éloigne des comédies populaires et farcesques. Térence privilégie la subtilité des intrigues et l’analyse des sentiments.

  • Philosophe stoïcien, dramaturge et homme d’état romain, Sénèque (4 avant J.-C. / 65) remanie, à l’image des autres auteurs de tragédie, les sujets des 3 auteurs canoniques grecs – Eschyle, Sophocle et Euripide. Dans ses tragédies, à l’exemple de Médée, Sénèque met en scène les ravages de la folie humaine ainsi que la cruauté dans le but de faire tendre son public vers un idéal de vertu.