Parallèlement au drame romantique, le début du XIXe siècle voit se transformer le mélodrame. Comme l’indique son étymologie, ce genre hérité du Moyen-Âge devait mêler textes déclamés et accompagnement musical à l’image de Pygmalion de Jean-Jacques Rousseau, pièce écrite en 1762.
Cependant, au XIXe siècle, on nomme « mélodrame » une pièce populaire, souvent en 3 actes, à visée moralisante avec une trame très manichéenne et regorgeant d’effets spectaculaires. À Paris, des salles se spécialisent dans ce type de théâtre, aux alentours du Boulevard du Temple. Auteur de 120 pièces, Gilbert de Pixérécourt est le représentant le plus éclatant de ce genre qui, à l’époque, était en vogue.
Quant à la seconde moitié du XIXe siècle, elle voit naître le vaudeville et le théâtre naturaliste.
À l’origine, le vaudeville est une chanson gaie qui a pris le nom du lieu où elle est apparue au XVe siècle. Au XVIIIe, le vaudeville désigne des pièces entrecoupées de chansons populaires. Avec la naissance de l’Opéra-comique au XVIIIe et son âge d’or au XIXe, le vaudeville délaisse peu à peu le chant et devient une comédie légère pleine de divertissements au rythme endiablé. Trois auteurs de vaudeville ont marqué le siècle :
- Eugène Scribe (1791-1861), auteur de plus de 400 pièces dont 265 vaudevilles, était, au XIXe siècle, le dramaturge français le plus joué en France et à l’international. Malheureusement, son répertoire n’est plus joué aujourd’hui. On peut toutefois citer son premier grand triomphe datant de 1815, Une Nuit de la garde nationale, représentatif de son théâtre croquant sur le vif l’actualité de son époque.
- Eugène Labiche (1815-1888), auteur et co-auteur de plus de 170 pièces principalement des comédies ou des vaudevilles, voit ses pièces se hisser jusqu’à la Comédie Française. Il est notamment l’auteur d’Un Chapeau de paille en Italie, L’Affaire de la rue de Lourcine, Le Voyage de Monsieur Perrichon… Son théâtre s’inspire des procédés de la farce, des déboires sentimentaux, des mésaventures conjugales et des tracas financiers.
- Georges Feydeau (1862-1921) est l’auteur de vaudevilles et de comédies telles qu’Un fil à la patte, La Dame de chez Maxim, La Puce à l’oreille, Le Dindon, Mais n’te promène donc pas toute nue, On purge bébé ! qui se jouent encore régulièrement à Paris et en Province. Salué par Labiche, Feydeau connaît son premier triomphe avec Tailleur pour dames, au Théâtre de la Renaissance, sa 5e pièce déjà, alors qu'il n'est âgé que de 24 ans. Son théâtre porte un regard critique et moderne sur les dérèglements de la société bourgeoise de son époque.
En 1887, le Théâtre-Libre voit le jour. En totale opposition avec le jeu exagéré du boulevard, André Antoine s’inspire des théories réalistes et naturalistes de Zola : il faut faire vrai et proposer au spectateur une vision réaliste au plus près de la vérité. Georges Courteline, par exemple, s’inscrit dans ce mouvement en proposant de courtes pièces présentant des scènes de la vie quotidienne souvent cruelles à l’égard de la bureaucratie dont lui-même est issu comme dans Allô ! ou Monsieur Badin, de la petite bourgeoisie de l’époque, et plus généralement de la bêtise humaine. À l’affiche du Théâtre-Libre, on retrouve des dramaturges tels que Zola, Claudel, Villiers-de l’Isle-Adam, les frères Goncourt, Jules Renard, Anatole France…