Le spectacle vivant a été lourdement impacté par l’épidémie de Covid-19. Au-delà, c’est un secteur qui doit affronter diverses difficultés. Son modèle économique, tout d’abord, le rend fortement fragile face aux évolutions de l’économie du spectacle (numérique, internationalisation de l’environnement concurrentiel, etc.) et aux divers soubresauts conjoncturels (crise économique, contraction des ressources publiques, attentats, etc.).
En résultent une trésorerie affaiblie et des difficultés chroniques de financement ralentissant la mise sur pied des nouveaux projets nécessitant des fonds conséquents. En résultent également une domination du facteur travail et des gains de productivité limités, notamment du fait de l’augmentation des coûts des plateaux artistiques et techniques. En résultent encore des marges faibles : résultat net moyen représentant moins de 2 % du chiffre d’affaires. Par suite, la capacité d’investissement et d’absorption des chocs est limitée, comme l’a encore montré la crise liée au coronavirus.
Sans ressource supplémentaire ni mutualisation des ressources existantes, ce modèle économique conduit naturellement à la paupérisation de l’offre de spectacles. Un tel contexte fait que les producteurs de spectacles n’ont pas les ressources nécessaires pour développer de nouveaux projets et de nouvelles activités. À moyen terme, le risque est de perdre beaucoup de projets portés par les « nouveaux talents », cela ajouté aux difficultés des artistes confirmés. Le futur des artistes dépend aujourd’hui de la capacité des acteurs du spectacle vivant à s’associer pour se doter des moyens de leurs ambitions : proposer un spectacle vivant plus fort et cohérent, base fondatrice de la création artistique et de la diversité culturelle.