L’exploitation cinématographique est le secteur économique qui a en charge la présentation des films au public, donc leur projection dans les salles de cinéma. S’il existe de grands multiplexes comprenant de nombreuses salles et des cinémas plus confidentiels, tous les établissements poursuivent une ambition commerciale à travers l’exploitation. Néanmoins, certains font le pari, dans le secteur de l’art et essai, de se concentrer sur des productions originales, loin des blockbusters d’Hollywood.
Auparavant, les films (et le cinéma en général) étaient identifiés en tant que produits de consommation culturelle indéfectiblement liés aux salles de cinéma. À présent, cela a changé. Désormais, le cinéma accède aussi et de plus en plus aux spectateurs à travers les écrans domestiques, avec les films et téléfilms diffusés à la télévision, mais aussi les films et séries accessibles sur les plateformes par abonnement ou à la demande telles que Netflix ou Amazon Prime. Ces derniers sont ainsi devenus les acteurs majeurs de l’exploitation de la majorité des films, en concurrence avec les salles. La période de pandémie en 2020 et 2021 a largement renforcé ce phénomène.
En France, les bilans annuels du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) livrent des données précises qui montrent que cette consommation individuelle ou familiale de films est pratiquement cinq fois plus importante que le visionnement en salle. Et cela ne fait qu’augmenter.
Concernant le visionnage de films en salle, sur un ticket vendu, l’exploitant reverse deux taxes : la TVA (5,5 %) et la TSA (10,72 %), collectées par le CNC. La recette restante, qui représente 83,98 % du prix de chaque billet, est appelée la Base Film. Cette Base Film permet de rémunérer le distributeur du film, selon un taux de location qui est généralement de 50 %. Toutefois, ce taux diminue fréquemment au fur et à mesure de l’exploitation des films, selon des négociations menées chaque semaine.