Le spectacle vivant constitue un secteur dynamique et innovant, souvent précurseur. Cependant, c’est aussi un milieu associé à une économie fragile, risquée et instable.

Le succès d’un spectacle n’est jamais garanti et les ressources budgétaires accordées à l’art et à la culture sont incertaines et limitées. Néanmoins, au-delà de ces difficultés socio-économiques, nombreux sont ceux qui aspirent à travailler dans ce secteur, parfois parce qu’ils l’idéalisent. La conséquence est que la demande d’emploi croît plus vite que l’offre disponible. Les débouchés s’avèrent limités et la concurrence est forte. Il convient ainsi de posséder de solides compétences et de faire montre d’une grande motivation pour percer sur ce marché du travail tendu.

La majorité des professionnels ont le statut de salarié, qu’ils soient artistes, techniciens ou personnels administratifs. L’embauche s’effectue en CDI ou CDD (surcroît d’activité, remplacement…). Il existe des emplois qui sont pourvus par des embauches temporaires, le secteur fonctionnant par projets. Ce genre de CDD, dit d’usage, est souvent qualifié de salariat intermittent. S’appliquent des niveaux de rémunération minimums définis dans le cadre de conventions collectives.

D’autres professionnels ne sont pas salariés, mais travailleurs indépendants, notamment les auteurs et compositeurs. Il est également possible d’exercer dans la fonction publique d’État ou territoriale : les professionnels sont embauchés en tant qu’agents titulaires (recrutés sur concours) ou agents contractuels.

Le marché du travail des artistes présente quatre caractères distinctifs :

  • une distribution très déséquilibrée des gains, qualifiée de « star system », dans lequel peu d’acteurs perçoivent une part très importante du total des rémunérations ;
  • un excès d’offre systématique : il y a toujours plus de personnes voulant gagner leur vie par une activité artistique que de demande ;
  • des gains non monétaires conduisant les acteurs sur ce marché à accepter des rémunérations nettement inférieures à celles que leur vaudrait ailleurs leur niveau de qualification ;
  • une non-séparation de l’artiste et de l’œuvre : les artistes sont intéressés par l’image que leur production donne d’eux-mêmes.

Il en résulte que les rémunérations et les engagements sont bien différents de ce qu’on trouve au sein de l’économie du travail en général.

En outre, les biens produits présentent des spécificités :

  • « personne ne sait » : il est quasi impossible de deviner si la demande et le succès d’un bien donné (livre, peinture, film) seront au rendez-vous ;
  • infinie diversité : au contraire des biens comme les téléphones mobiles, qui peuvent être distingués selon un nombre relativement faible de caractéristiques objectives, les biens culturels se différencient en fonction d’un nombre très important de variétés, ce qui aboutit à démultiplier la diversité des biens produits.