Le spectacle vivant constitue un domaine dynamique et en croissance, mais que la crise liée à la Covid-19 a fortement malmené. Alors que de nombreuses industries culturelles rencontrent des difficultés conjoncturelles, parfois structurelles (architecture, livre, presse...), le spectacle vivant a connu une croissance continue depuis 1995.
Le spectacle vivant français se démarque toutefois en raison des grandes différences qui existent dans son économie, ce qui profite à la diversité culturelle car chaque structure de taille différente produit, en fonction de ses moyens, des artistes à notoriété variable. Cependant, la répartition classique du milieu connaît de grands et profonds changements. On assiste en particulier à un phénomène de concentration, à l’initiative de grands groupes de médias, de majors du disque et d’autres groupes financiers qui investissent dans le secteur du spectacle. En France, c’est un phénomène nouveau, contrairement à nos voisins européens, chez qui le secteur est moins diffus et spécialisé, mais au contraire, animé par quelques entreprises qui gèrent l’essentiel de la chaîne du spectacle.
Cette situation ne doit pas être comprise comme un problème : la présence de grands groupes aux côtés d’entrepreneurs indépendant est une réalité structurelle et économique qui permet également de répondre à la diversité des dimensions des projets artistiques. La variété des entrepreneurs de spectacles permet de proposer des collaborations dont le projet artistique est au centre, mais dans un équilibre fragile.
La diversité culturelle dépend d’un fragile équilibre : les TPE et PME qui constituent 99 % du secteur sont en général les découvreurs et les développeurs de talents, mais sont dans l’incapacité, notamment financière, de porter la production des projets plus conséquents d’artistes confirmés. Cet équilibre doit donc nécessairement être protégé pour que la concentration constitue réellement un bénéfice pour l’ensemble du milieu artistique.