À mi-chemin entre la comédie en vers et la tragédie, naît le genre de la comédie larmoyante, dont la paternité revient à Nivelle de La Chaussée (1692-1754) au XVIIIe siècle. Ce genre enthousiasma le public de l’époque et devint rapidement à la mode. Il repose, à l’instar de la comédie, sur des personnages appartenant à la classe de la bourgeoisie, mais incarnant la vertu dans une intrigue qui se veut grave, voire pathétique.

Ce type de comédie prend, dès lors, la qualification de « larmoyante », dont l’objectif est de faire l’éloge de la vertu devant des spectateurs qui se trouvent face à une intrigue mettant en scène l’infortune de personnages finissant par triompher par leur attitude exemplaire. La comédie larmoyante propose des tableaux qui se veulent larmoyants et moraux. Elle se rapproche ainsi de la tragédie bourgeoise, mais son dénouement reste heureux. Il lui fut reproché ce passage trop soudain du ton comique au ton sérieux, ce qui l’amena à être réduite à un simple bréviaire moraliste. Elle perdit peu à peu sa nature de comédie se rapprochant du genre du théâtre à thèse.

Certains auteurs s’avèrent très prolifiques, tels Nivelle de La Chaussée qui crée près de quarantaine de pièces en vers, dont La Fausse Antipathie, qui fut mal perçue par les critiques contemporains comme Voltaire et Rousseau. C’est dans le prolongement de ce nouveau genre dramatique que prend naissance le drame bourgeois développé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.