Le drame bourgeois est un genre dramatique qui est aussi connu sous le nom de « genre sérieux » ou encore « tragédie domestique et bourgeoise ». Il prend naissance au XVIIIe siècle. Il est défini par les auteurs comme Diderot, Beaumarchais et Mercier. Il met en scène des personnages qui sont considérés dans leur cadre privé, en dehors de condition de classe sociale jusqu’à la Révolution où il devient contestataire. Autrement dit, l’adjectif « bourgeois » qui définit ce genre théâtral renvoie à la vie intime ou domestique de tous les rangs de la société.
Diderot le situe entre les deux genres, celui de la comédie et de la tragédie, usant ainsi de tonalités variées. Il s’agit d’esquisser un portrait des conditions sociales et des liens familiaux, en conservant une atmosphère réaliste. Son but est essentiellement moral et sa mise en scène pathétique.
Le drame bourgeois se caractérise par le souci de la précision à travers la description minutieuse des costumes qui permettent de dresser un portrait moral des personnages et d’identifier facilement sa condition. Le décor représente l’intérieur d’une maison bourgeoise, tandis que les scènes constituent des tableaux qui relatent les relations entre les personnages. Il relève, ainsi, d’une esthétique picturale, dont la nature est renforcée par la mise en place d’entractes représentant des « jeux muets », notamment dans le théâtre de Beaumarchais.
Or, le drame est critiqué très tôt par ses contemporains, à commencer par Voltaire qui reproche de vulgariser la tragédie en lui préférant des personnages représentant des gens tout à fait communs. En outre, le défaut majeur qui tend à se développer dans le drame bourgeois réside dans la complexité de l’intrigue qui multiplie les péripéties et dans l’invraisemblance qui en découle. Le hasard se substitue, en effet, à la « nécessité » classique.