S’inspirant du roman gothique ou du roman noir britannique, le mélodrame met en scène le spectacle de la vertu persécutée avant de triompher dans son dénouement. La tonalité est pathétique, renforcée par des décors favorisant une atmosphère étrange : ruines, château médiéval, forêts obscures et paysages sombres. L’intrigue est portée par des personnages manichéens, stéréotypés, sans évolution psychologique, confrontés à des situations rocambolesques et exagérées.

Le mélodrame prend naissance à la fin du XVIIIe siècle avec les premières pièces de René de Pixerécourt et s’achève au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Ses représentations ont lieu dans les théâtres parisiens du boulevard du Temple, dont le surnom de boulevard du Crime fait référence à l’action caractéristique des mélodrames, mettant en scène des crimes.

Il se compose de trois actes dont la situation initiale présente les débuts d’une histoire d’amour mise à mal à la suite des manigances d’un traître dont les agissements donnent lieu à des scènes sanglantes, combats, duels, coups de poignard. Le dénouement repose sur un retournement de situation durant lequel les méchants sont soit punis, soit repentants, ou bien sur la scène de reconnaissance, topos classique basé sur les retrouvailles d’une orpheline et de ses parents. La représentation s’accompagne d’une scénographie qui laisse place à des effets spéciaux (inondations, incendies, éruptions volcaniques) et d’une musique au thème répétitif.

Bien que son influence soit reniée par les dramaturges romantiques, le drame romantique s’inspire, au cours du XIXe siècle, de certains ressorts mélodramatiques (Lucrèce Borgia, Victor Hugo en 1933). Enfin, le mélodrame abandonne la scène théâtrale pour survivre à travers le cinéma au cours du XXe siècle.