Le comique, en tant que registre, a été redéfini au début du XXe siècle par le philosophe Henri Bergson, dans Le Rire (1900) : « C’est une anesthésie momentanée du cœur, pendant laquelle l’émotion ou l’affection est mise de côté ; il s’adresse à l’intelligence pure ». Il prend, en outre, une dimension sociale, puisque le rire est celui d’un groupe : « Est comique le personnage qui suit automatiquement son chemin sans se soucier de prendre contact avec les autres. Le rire est là pour corriger sa distraction et pour le tirer de son rêve [...]. Toujours un peu humiliant pour celui qui en est l’objet, le rire est véritablement une espèce de brimade sociale ».

Le rire est, en effet, la composante la plus évidente de la comédie, qui tente de le provoquer pour rendre compte du ridicule d’un caractère, d’une situation, qui, ainsi dénoncée, produit une prise de conscience. C’est ainsi que Molière reprend à son compte le but de la comédie à travers la devise latine castigat ridendo mores, « [la comédie] châtie les mœurs en faisant rire », attribuée à l’abbé Jean de Santeul à propos de la comédie moliéresque.

Le genre dramatique de la comédie peut ainsi être analysé en fonction de la forme que prennent les types comiques : le comique de situation, dont fait partie le quiproquo, le comique de caractère, de mots, de corps (geste, costume), les lazzi, plaisanteries bouffonnes, hérités de la commedia dell’arte, auxquels peut s’adjoindre le comique de répétition qui est susceptible de se combiner aux autres types comiques.

La comédie, dans sa grande variété, s’étend de la farce grotesque, proche d’un jeu physique ridicule, à la grande comédie moliéresque, comédie de mœurs au rire épuré, ou « rire dans l’âme », comme l’écrit Donneau de Visé à propos du Misanthrope (1666) de Molière, jusqu’au rire de l’absurde chez Ionesco (La Cantatrice chauve, 1950).