En Europe, au début du XXè siècle, se développe l'Art nouveau, en réaction contre les dérives de l’industrialisation à outrance et la reproduction jugée sclérosante des anciens styles. À Paris, le terme Cubisme est proposé par le critique d'art Louis Vauxelles, dans le Gil Blas du 14 novembre 1908, pour qualifier la peinture de Georges Braque. D'après le critique, « M. Braque […] réduit tout, sites, figures maisons, à des schémas géométriques, à des cubes ».
Dans le tableau Les Demoiselles d'Avignon (1907), Pablo Picasso présente des figures primitives, géométrisantes, dont le traitement n'est pas sans rappeler ce que Paul Cézanne avait écrit à Émile Bernard à propos du traitement de la nature qu'il opérait par la synthétisation des formes en cylindres, sphères ou cônes. Le tout en perspective. Après la mort de Cézanne, le Salon d'automne lui avait consacré une rétrospective de 56 œuvres. Celle-ci a beaucoup marqué les artistes de l'époque, dont Braque et Picasso.
Le cubisme connaît trois phases : une phase proto-cubiste (1908-1909), une phase analytique (1910-1912) et une phase synthétique (1912-1914). La démarche analytique du cubisme consiste à analyser l'objet sous toutes ses facettes, de manière simultanée, selon tous les points de vue possibles, en même temps, et d'opérer une déconstruction par un travail de géométrisation des formes. Tous ces points de vues sont mis ensemble sur un même plan bi-dimensionnel, celui de la toile. Les formes peintes dans des camaïeux de bruns, de gris et d'ocres, sont sans contours nets, deviennent de moins en mois lisibles, traduisent la discontinuité des plans dans l'espace.